Le discours prononcé le 24 juin dernier par Emmanuel Faber, le « boss » de Danone, devant les élèves d’HEC, à l’occasion de la remise de leur diplôme, a marqué les esprits. Enfin un grand patron qui ne parle pas la langue de bois ! Meilleure preuve : 2 millions de pages vues sur le web ! Ce buzz démontre que beaucoup croient encore que l’entreprise peut être un « lieu de réconciliation, de responsabilité, de justice et de progrès ».

Portant témoignage d’une expérience personnelle qui l’a fait autant souffrir qu’elle l’a enrichi au plan humain, il en tire la principale leçon : »J’ai découvert que l’on pouvait vivre avec très peu de chose et être heureux. Je suis allé dans des bidonvilles.

[…] Je suis allé à la jungle de Calais. Et tout ça a nourri une chose : c’est que désormais, après toutes ces décennies de croissance, l’enjeu de la globalisation, c’est la justice sociale. Sans justice sociale, il n’y aura plus d’économie. »

Témoignage surprenant de la part d’un patron du CAC 40, beaucoup s’en sont moqués. Pour ceux-là, il est évidemment inconcevable d’avoir un cœur, lorsque l’on fait partie des privilégiés de la culture, du savoir et de l’aisance matérielle.

Et pourtant, le regard que porte Emmanuel Faber sur l’argent, le pouvoir et la gloire, ainsi que son ambition de « réconcilier l’économique et le social » représentent une magnifique leçon de vie à l’intention de ceux qui ont (ou auront) la chance de faire partie des privilégiés.

Sans justice sociale, il n’ y aura plus d’économie. C’était aussi la conviction de Louis Reillier lorsqu’il a fondé le mouvement Jeune Notariat, « mouvement pour le développement du rôle économique et social du notariat ». Conviction que continuent de partager les animateurs et collaborateurs de Notariat 2000 et de Notariat Services.

Merci à Emmanuel Faber de témoigner qu’aujourd’hui il est encore possible de conserver, et même de promouvoir, un idéal humaniste.

Pierre Duny