Les nouveaux notaires sont désormais susceptibles d’être « tirés au sort ». Qu’est-ce qui comptera le plus ? Est-ce « tirés » ou bien « au sort » ? Est-ce un « sort enviable », un « mauvais sort », un « sort funeste » ou un « coup du sort » ? Faudra-t-il requérir « une main innocente » pour actionner l’appareil de tirage au sort et, si oui, qui va s’y coller ? Une main innocente, de nos jours, c’est à n’en pas douter une tâche ardue que de la découvrir et la requérir !
Si l’officier public peut être « tiré au sort », pourquoi pas le « candidat à la primaire », fût-il favori des sondages ou non !? Pourquoi pas aussi le prochain Président de la République, les parlementaires, les membres de la haute administration publique, les instances dirigeantes des collectivités territoriales, les juges, les policiers, les inspecteurs du fisc, les directeurs d’hôpitaux… Au point où on en est, pourquoi ne pas adopter le système du tirage au sort pour faire marcher le pays ! En plus, on pourrait coupler le système avec le loto et les paris. On ferait rentrer des sous et on allierait ainsi le frisson du jeu, la convivialité enfin retrouvée du peuple uni avec ses élites, et le redressement des finances publiques. La participation à la primaire d’hier coûtait bien 2 euros à chaque votant, alors pourquoi pas d’autres systèmes électifs ? 2 euros pour un député « à gratter », c’est pas cher, je trouve. Bercy serait enfin content de l’efficacité du notariat français, instigateur de cette bonne idée. Je crois que ça va illuminer ma semaine…

Paul Etienne Marcy, notaire à Argentat (Corrèze)