Les espoirs de reprise nés au printemps semblent très contrariés à l’approche de l’hiver. Après une apparente tendance vers la stabilité, la reprise de la tendance baissière des prix semble se profiler. Explications à travers cette nouvelle tendance du marché immobilier qui s’appuie sur les résultats obtenus, courant octobre, auprès d’un panel de notaires négociateurs répartis sur toute la France.

When snow falls everyone feel like a kid

Tendance concernant l’activité

Comme un soufflet retombe, les belles perspectives envisagées à la fin de l’été s’effritent lentement… En effet, les notaires ayant observé une amélioration de leur activité sont moins nombreux que ceux constatant leur détérioration. Cela se traduit par un solde négatif et des prévisions plus pessimistes. « Le marché local baisse inexorablement et lentement. Pas de reprise significative tant que les facteurs économiques ne seront pas plus favorables et la confiance revenue » s’exclame Me Séverine Taphinaud à Saint-Aignan (Loir-et-Cher). Ce que confirme, à Lorient, Me Loïc Brisset qui note une « activité ralentie depuis fin août avec plus d’entrées de biens que de sorties« . Cet écart entre offre et demande de biens tend d’ailleurs à se généraliser.

Tendance concernant les prix

Depuis cet été, on observe un double phénomène concernant les prix :

  • d’une part, les prévisions faites au niveau des logements sont très proches de celles pour les terrains, les deux courbes s’entrecoupant et se situant à un niveau nettement plus élevé que pour les commerces.
  • d’autre part, ce niveau n’a jamais été aussi élevé depuis l’été 2013.

Il semblerait ainsi que l’on ait atteint un plafond et que la stabilité des prix ne soit déjà plus d’actualité. Les ventes demeurent toujours très limitées. Et ce, malgré les mesures, prises l’été dernier par le gouvernement, prévoyant un abattement supplémentaire de 30% sur les plus-values de cession des terrains à bâtir réalisées entre le 1er septembre 2014 et le 31 décembre 2015. Ce phénomène se répercute sur la construction de logements neufs et le prix des transactions dans l’ancien. La tendance est ainsi baissière au niveau des logements. En effet, 56 % de nos correspondants misent sur la poursuite de la baisse des prix (contre 51 % deux mois plus tôt), 39 % sur leur stabilité et 5 % sur leur hausse.

Le conseil des notaires 

  • Pour les logements, 60 % de nos correspondants préconisent de vendre en premier (et 40 % d’acheter en premier). Cette situation peu éloignée de l’égalité tout en laissant la préférence aux vendeurs, donne le sentiment d’un marché proche de son point d’équilibre, celui où acheteurs et vendeurs se satisfont des prix du marché.
  • Au niveau des terrains, 14 % des notaires interrogés conseillent d’attendre. Cette proportion dénonce plus d’incertitude sur les perspectives à venir, les mesures prises par le gouvernement tardant à produire leurs effets.

Évolution de l’environnement économique

Les évènements tragiques du vendredi 13 novembre ont entraîné la nécessité d’une politique plus sécuritaire avec, comme première conséquence, une forte augmentation des budgets consacrés à l’armée et à la police. « Dans ces circonstances, je considère que le pacte de sécurité l’emporte sur le pacte de stabilité  » a déclaré François Hollande devant le parlement réuni en Congrès à Versailles. Dans la situation actuelle, marquée par les menaces terroristes et l’afflux des réfugiés, la Commission européenne devrait considérer que les enjeux politiques s’imposent de fait aux obligations budgétaires. Cette décision se traduira par :

  • la création de 8 500 postes en 2 ans dans la police, les douanes et la justice ;
  • la non suppression de 9 200 postes dans l’armée.

En outre, les 1 600 entreprises françaises employant 125 000 personnes sur le marché de la sécurité intérieure connaîtront un fort développement. En revanche, le tourisme devrait quelque peu pâtir des attaques terroristes menées à Paris.

Bernard Thion

NDLR : cette tendance du marché a été rédigée le 18 novembre 2015.