Ma vie de tabellion des champs a bien changé depuis la loi Macron. Maintenant, j’applique le « nouveau tarif ». Et hop !

Hier, par exemple, j’ai reçu par courriel, une demande de copie d’acte datant de 1977. Le client en a besoin pour aller se battre au Tribunal contre ses frères et sœurs.

J’ai répondu : « Aucun problème, cher Monsieur, mais d’abord ça fera tant ! »

Maintenant, y’a pas de raison de s’embêter ! D’ailleurs, les clients comprennent parfaitement qu’il faut payer pour tout, de nos jours.

Certains de mes confrères tremblent déjà de peur de voir leurs clients mécontents de payer sans cesse, quitter leurs études. Qu’ils se rassurent : tout le monde est logé à la même enseigne ! Et le client n’a pas 36 solutions.

  1. Soit le client ira voir un autre « notaire des champs » qui sera confronté aux mêmes problèmes tarifaires que mézigue, et…  il devra payer ;
  2. Soit le client ira voir un « notaire des villes » qui le regardera de haut, agacé, façon « j’ai aut’chose à faire » (d’ailleurs ce ne sera même pas le notaire lui-même, mais un ixième collaborateur déjà débordé…).
  3. Soit le client continuera à venir voir « son notaire des champs » habituel qui est disponible et corvéable à merci 6 jours par semaine et 12 heures par jour, 50 semaines par an. Et il comprendra vite que cette disponibilité est payante…
Comme tout le monde l’a deviné depuis longtemps : seul le public va trinquer avec le nouveau tarif, les « frais de notaire » vont exploser à la hausse… mais, soyons rassurés, les résultats désastreux à tous égards de ce texte foutraque n’apparaîtront que bien plus tard…

Paul-Etienne Marcy