Bon nombre d’études ont observé un ralentissement de leur activité. En dehors des terrains à bâtir, les prix se tassent. Gros plan sur la 119e tendance du marché immobilier, à partir des réponses de nos correspondants notaires et négociateurs.

Tendance concernant l’activité

En dépit d’un temps particulièrement clément, l’activité des services négociations semble marquer le pas cet automne. Fin octobre, seuls 5 % de nos correspondants (contre 20 % à la fin de l’été) ont connu la poursuite de leur croissance. En revanche, 38 % (contre 25 % précédemment) font part d’un ralentissement. Il en résulte une baisse sensible des prévisions à fin décembre. Malgré tout, si cette accalmie peut réduire le volume des transactions prévu au niveau national, qui sur 12 mois s’établissait déjà à 934 000 fin août, l’augmentation générale de l’activité approchera les 20 % par rapport à 2016.

Tendance concernant les prix

À part quelques villes (Bordeaux, Lyon…) connaissant un dynamisme important dans leur activité économique, on observe un tassement assez général des prix depuis la fin de l’été.

Au niveau des logements, 29 % des négociateurs (contre 11 % auparavant) ont constaté, sur leurs compromis, une légère diminution des prix. 10 % ont enregistré des hausses. Pour fin décembre, les deux-tiers de nos correspondants anticipent une stabilité des prix. Le tiers restant s’équilibre entre optimistes et pessimistes.

Ce refroidissement touche aussi les commerces. Une légère amélioration apparaît sur le prix des terrains pour lesquels les prévisions repartent à la hausse.

Le conseil des notaires

Ce ralentissement, à la fois sur l’activité et l’orientation des prix, divise les notaires sur l’évolution du marché à plus ou moins long terme.

Certains, s’appuyant sur la stabilité des taux d’intérêt, considèrent que le marché, après son envolée semestrielle, reprend souffle avant de repartir de plus belle, suivant en cela la reprise économique.

D’autres craignent que la volonté du gouvernement de favoriser l’activité économique au détriment des situations de rente n’aboutisse à des règlementations qui discréditent plus ou moins les détenteurs de patrimoine immobilier.

Pour les premiers, il est temps d’acheter avant une nouvelle hausse des prix alors que, pour les seconds, il faut vendre afin de réinvestir dans des actifs plus prometteurs. Les partisans de l’une ou l’autre option sont pratiquement à égalité avec une légère prédominance des vendeurs tant pour les logements que pour les terrains.

Évolution de l’environnement économique

La dernière enquête BVA/La Tribune, réalisée fin octobre, montre que les Français sont plutôt sceptiques sur le résultat des mesures économiques et sociales prises par Emmanuel Macron pendant les 6 premiers mois de son mandat. Notre Président récolte, en effet, 57 % d’opinions défavorables alors que seulement 39 % se disent satisfaits de la politique menée. Le mécontentement est majoritaire chez les jeunes et les catégories modestes, les personnes âgées et les cadres étant plus réservés. La légère augmentation du taux de chômage au 3e trimestre qui passe de 9,2 % à 9,4 %, tout comme le vote du Sénat le 15 novembre pour le report de la réforme de la taxe d’habitation, semble donner quelques raisons aux plus pessimistes.

Bernard Thion

NDLR : Cette TMI a été rédigée le 18 novembre 2017. Elle s’appuie sur les résultats obtenus fin octobre.