L’Intelligence artificielle fait couler beaucoup d’encre. Elle bouleverse déjà notre quotidien. Mais comment les notaires la perçoivent-ils ? Amie ou ennemie ? Quel impact imaginent-ils dans leur quotidien ? Quelles pourraient être les conséquences ? Un sujet qui ne vous laisse pas indifférents ! (plus de 400 réponses). Les résultats de notre enquête…

Les robots font déjà partie de nos vies
L’intelligence artificielle ou IA est désormais sur tous les fronts. Elle envahit tous les secteurs. La santé, le droit, la banque… L’IA est aujourd’hui capable de battre à plate couture les meilleurs joueurs mondiaux de poker !
Assistants personnels à reconnaissance vocale, chatbot, imagerie médicale prédictive, objets connectés, reconnaissance d’image… l’IA s’est immiscée dans notre quotidien à une vitesse vertigineuse. C’est un véritable tsunami technologique !

 

L’Intelligence artificielle ou IA est la science dont le but est de faire faire par une machine des tâches que l’homme accomplit en utilisant son intelligence. Le terme est né en 1956.

L’intelligence artificielle va améliorer la productivité dans les études ? 

Il n’y a pas de débat. Pour 84 %, augmenter la productivité en automatisant des tâches répétitives, voilà le point fort de l’intelligence artificielle. Elle est capable d’apprendre et de travailler des masses considérables de données sans répit et sans se tromper.

Maître Scheid (67) souligne que l’IA va nous permettre de nous « soulager des tâches non gratifiantes telles que les innombrables saisies de données et leur vérification. » 3 points positifs ressortent. L’IA va permettre :

  1. L’automatisation de tâches (21%)
  2. Une rédaction d’actes simplifiée (11%)
  3. La récupération des données et le traitement de l’information (8 %)

Au quotidien, cela va se traduire par la récupération automatique de pièces nécessaires à la rédaction d’actes, le pré-remplissage de documents, le regroupement de données et leur analyse, l’assistance dans la rédaction, la gestion de votre planning (prise de RDV…), et l’IA sera aussi au service de la relation client.

D’ailleurs, c’est déjà  le cas pour bon nombre d’entreprises qui proposent des chatbots (« agent conversationnel ») qui sont capables de traiter jusqu’à 40 % des demandes clients. Cependant, certains d’entre vous ont encore du mal à se projeter ! « C’est le grand flou artistique » nous confie Maître Eric Deluca (83).

Le notariat menacé par l’Intelligence artificielle ?

Une grande majorité des sondés (72,4 %) pensent que le notariat est menacé par l’lA. Force est de constater que si l’IA en séduit certains, elle inquiète un grand nombre d’entre vous. Sans doute parce que l’intelligence était jusqu’ici le propre de l’homme.

Les 2 craintes principales qui reviennent :
Le nivellement par le bas et la perte des valeurs humaines. Ce qui effraie c’est l’appauvrissement des relations humaines.

Les robots ne sont pas psychologues. La capacité à conseiller un client, à créer un lien de confiance, à éprouver de l’empathie ou à comprendre les besoins sont des qualités humaines fondamentales.

Manque de proximité, vulgarisation des compétences, standardisations, peur de perdre le monopole et que d’autres professions s’emparent des compétences notariales, banalisation du rôle du notaire… Beaucoup d’inquiétudes sont soulevées. Le scénario le plus noir ? Un notaire mentionne la fin du notariat dans 10 ans.

Et vous êtes 74 % à craindre une paupérisation du notariat. « Le rôle du notaire s’est banalisé, en outre son travail est devenu standardisé. Il n’y a plus de « cousu main » regrette un notaire. L’avenir nous dira si ses craintes sont justifiées.

Le notaire aura toujours sa place

Malgré ces inquiétudes, 80 % du panel pensent que le notaire aura toujours sa place dans un univers dominé par l’IA.

Etienne Dubuisson, notaire à Brantôme (24), souligne que le notariat apporte beaucoup plus humainement que technologiquement. Le notariat ne risque rien à condition « de s’approprier la technologie et de recentrer l’intelligence humaine sur le conseil et la relation client » nous indique un autre notaire. Un de ses confrères souligne que le sur-mesure ne peut se concevoir qu’avec l’homme.

La clé du succès ? Il ne faut surtout pas subir l’intelligence artificielle. Cela implique la nécessité d’évoluer. Il est bien là le vrai défi. Maître Didier Calmel, notaire à Millau, insiste : « la menace  peut être limitée si nous sommes acteurs, si nous ne subissons pas l’IA et que nous la maîtrisons. »

 Et il faudra s’adapter

  • En se formant
    93,5 % des sondés en sont conscients.
    Pour limiter les effets négatifs de l’automatisation et se préparer à collaborer avec les machines.
  • En utilisant l’IA pour le recrutement
    La majorité du panel pense que l’IA va faciliter le recrutement. D’ici 10 ans, les ressources humaines ne travailleront sans doute plus sans l’IA. Des systèmes d’évaluation permettront d’évaluer les capacités d’une personne, sa motivation voire de cerner sa personnalité. Nous verrons moins de candidats mais de façon plus approfondie. D’une manière générale, l’IA devrait entraîner de profonds changements dans la manière de manager et d’évaluer les collaborateurs.

69 % des notaires prêts à travailler à côté d’un robot 

Un grande majorité du panel est prête à avoir un nouveau compagnon de travail. Mais pour ceux qui s’imaginent somnoler sur un divan pendant qu’un robot humanoïde travaillera pour eux, ne rêvez pas non plus. Cette collaboration hommes/machines prendra (prend déjà !) la forme d’assistants virtuels, de programmes informatiques capables de comprendre et de reproduire le langage humain. Parler à un robot, lui poser des questions au quotidien afin d’accéder à l’information… Voilà ce qui nous attend.

Reste la question du financement 

Plus d’un tiers estime que l’IA doit être financée par la profession (CSN, ADSN…). 17 % pensent que toutes les études doivent participer… Une poignée d’entre vous ferait appel aux SSII…

Enquête réalisée par Nathalie Duny

Libérés, délivrés : la vision optimiste
L’IA ne sera finalement que ce que l’homme en fera. Et la clé du succès résidera certainement dans l’association des forces de l’intelligence artificielle et de celle des collaborateurs. Il ne faut pas oublier que c’est toujours l’homme qui décide. La robotique demeure avant tout au service de l’humanité pour gagner en fiabilité, en efficacité, en productivité et… pour libérer le travail !