Depuis quelques semaines, Jean-Philippe Louton, notaire à Eymet (Dordogne), est le nouveau président de l’Association de Développement de la Négociation ([email protected]). Il prend ainsi le relais de son confrère bordelais Thibault Sudre qui a fondé l’association en 2007.

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Thibault Sudre, Stéphanie Demagny et Jean-Philippe Louton

Notariat 2000 : pouvez-vous nous rappeler à quoi sert l’Association de Développement de la Négociation (ADN) ?
Jean-Philippe Louton : L’Association réunit, aujourd’hui, 180 études notariales membres. Notre but principal, c’est de favoriser la pratique de la négociation et de l’expertise notariales, en groupe ou en individuel, sur l’ensemble du territoire avec le souci de rendre à nos clients un service de qualité. En facilitant la communication au sein des études, entre notaires-négociateurs et collaborateurs et, également, entre les études, pour permettre de constituer des groupements départementaux de négociation.
Notariat 2000 : concrètement, quelles actions menez-vous sur le terrain ?
Jean-Philippe Louton : Nous organisons, tous les 2 ans, des conventions nationales. Nous en avons déjà 6 à notre actif. Ces conventions sont l’occasion, pour les notaires et les collaborateurs, de se retrouver, pendant 2 jours, dans des ateliers de formation et d’échanger sur la pratique de la négociation. A cela s’ajoutent des conventions régionales qui viennent en appui. Ainsi, en 2013, nous avons organisé un « Tour de France » de l’ADN, à Divonne-les-Bains en septembre, à Capbreton en octobre et au Touquet en novembre. Avec à chaque fois un beau succès. Autant d’occasions pour se former et travailler ensemble !
Enfin, depuis 2013, nous éditons l’annuaire des études pratiquant la négociation et l’expertise.
Notariat 2000 : comment se porte la négociation notariale aujourd’hui ?
Jean-Philippe Louton : Nous relevons deux situations contrastées face aux difficultés d’un marché qui peine à redécoller.
D’un côté, il y a une attitude de repli dans les études où la pratique est faible, peu professionnelle. Ce qui n’est pas satisfaisant, ni pour l’étude, ni pour les clients. La solution passerait, sans doute, par le groupement de négociation.
D’un autre côté, nous voyons des études qui, face à la « crise », redoublent d’énergie, investissent du temps et des moyens, dynamisent leur service de négociation. Beaucoup d’entre elles y trouvent ainsi leur salut.

Notariat 2000 : quelles sont les perspectives de l’ADN ?
Jean-Philippe Louton : nous avons le sentiment de ne pas être toujours compris. La négociation reste encore, pour certains, une activité « à part » alors qu’elle est totalement liée au notariat. A mon sens, ce ne peut-être qu’une activité naturelle, mais qui doit être professionnelle. Elle devient négative si elle est pratiquée en dilettante. Or, ne sommes-nous pas les mieux placés pour rendre le meilleur service aux consommateurs ? Encore une fois, nous sommes en avance sur la législation qui prône l’application de règles que l’on a déjà. Nous jouons la carte de la transparence avec un tarif national clair. L’ADN va continuer à faire valoir notre savoir-faire et à nous conforter dans notre rôle d’expert de l’immobilier. Il faut que nous communiquions davantage. Il faut que nous sachions mieux fidéliser nos clients. Pour 2014, nous envisageons une nouvelle convention nationale à l’automne et nous travaillons actuellement à la mise à jour de l’annuaire.

Notariat 2000 : Où en sont vos relations avec le CSN ?
Jean-Philippe Louton : Indéniablement, nous entretenons désormais avec le CSN des relations apaisées. Notre mouvement semble bénéficier, aujourd’hui, d’un écho favorable. C’est d’autant plus prometteur que nous mettons en place la prochaine convention nationale et que nous avons des contacts suivis avec nos instances. Nous sommes un vecteur de professionnalisation qui entend promouvoir une négociation efficace afin de répondre aux besoins croissants de nos concitoyens. Cela passe par la rencontre, l’entraide, la collaboration… Nous avons l’ambition de susciter un élan national en faisant partager les expériences des confrères et des collaborateurs pour développer et pérenniser la négociation notariale.