Notre enquête sur la formation en page 6 fait apparaître une forte attente en matière de management ; cela est cohérent avec le développement de la démarche qualité indissociable d’une politique managériale mature. L’occasion du départ non souhaité d’un collaborateur peut être l’occasion d’exercer son talent de “manager” de façon positive en sachant, comme les Chinois le préconisent, transformer une situation négative en opportunité.
La démission d’un(e) salarié(e) est souvent vécue comme un échec par le chef d’entreprise, si, bien sûr, ce collaborateur est considéré comme faisant partie des forces vives de la structure. Nombreux ont le réflexe de se mettre immédiatement à rechercher le clone parfait du partant (dans l’hypothèse, bien sûr, où ce partant était un bon élément). Il y a pourtant une autre façon de procéder. Celle qui consiste à profiter de l’événement pour valider la qualité de l’organisation et repenser « le système de jeu ».
Arrêt sur image Ceux qui connaissent un peu le football savent que, souvent, une équipe joue mieux à 10 qu’à 11 car tous les joueurs doivent compenser et cela donne de bonnes surprises. Un collaborateur qui s’en va, tout du moins pour les entreprises d’une certaine taille, donne l’occasion de remettre en question une organisation qui a peut-être vieilli sans que l’on en ait pris conscience. Il ne faut jamais oublier que toute organisation, comme tout organisme vivant, naît, vient à maturité et finit par décliner. Qui se souvient encore de la période où l’on travaillait avec la sténotypie, du papier carbone, des stencils ? Et les plus jeunes se souviennent-ils qu’il y a à peine 10 ans, le terme “internet” n’était connu que d’une poignée d’initiés, issus pour la plupart du monde universitaire ?
Causes de dysfonctionnement
Le salarié qui part peut apporter des informations intéressantes sur l’organisation de l’entreprise. À condition, bien sûr, que l’annonce de son départ n’ait pas entraîné une dégradation de la relation et une coupure de la communication ! Le regard serein que le partant porte désormais sur la structure et ses futurs ex-collègues mérite attention. La connaissance de notre environnement demeure imparfaite. À l’occasion de l’entretien annuel de progrès, on interrogera un collaborateur sur les potentiels d’amélioration de la structure, mais il est rare que les réponses aillent au bout de la vérité : il y a des sujets qui fâchent et que l’on n’ose aborder devant son supérieur hiérarchique. Celui qui part n’a plus ces réserves et ces craintes. Cela ne veut pas dire qu’il sera parfaitement lucide, il serait cependant dommage de se priver de sa “capacité d’éclairage”. Il y a déjà une information importante à recueillir : quelle est la vraie raison de son départ ?
Un bon moyen de rebondir
Salaire, perspectives d’évolution, conditions ou ambiance de travail ? Il est important de savoir car, pour reprendre la métaphore footballistique, les bons joueurs, formés et efficaces, ne sont pas si nombreux pour que l’on prenne le risque d’en voir partir beaucoup. Il est facile de les conserver avec un peu de perspicacité. Reste à jouer la partie avec tact en choisissant le moment opportun, et en trouvant les circonstances favorables pour demander au “partant” ce dernier apport positif que représente le “droit d’inventaire”. Pour le responsable, cela peut aboutir à la prise de conscience d’un dysfonctionnement dont la solution apportera un vrai plus à l’entreprise. Bon moyen de rebondir et de faire qu’un départ non souhaité soit, au final, l’occasion d’un vrai progrès.