
Comment se porte l’activité de négociation immobilière dans les études ?
À la lecture des résultats de notre enquête, réalisée en mars dernier auprès d’un panel de notaires négociateurs répartis dans une quarantaine de départements, nous pouvons faire trois constats. Tout d’abord, la frange des optimistes se réduit fortement par rapport à 2006 (29% contre 42% en 2006). Plus d’un notaire sur trois nous dit même que la négo est en régression dans son étude (voir notre tableau). « Il nous manque des terrains à bâtir » explique un notaire du Finistère. Deuxième constat : en 2006, un peu plus de 4 notaires sur 10 nous disaient que la négo était « en plateau » dans leur étude, c’est-à-dire sans baisse, ni augmentation. Un an plus tard, on constate un léger recul de cette tendance (même si elle reste majoritaire), ce qui témoigne d’un ralentissement du marché depuis le dernier trimestre 2006. Pour Michel Robert (Haute-Garonne), il n’y a pas de quoi s’alarmer : « Il faut le temps d’être reconnu » écrit-il, avant d’insister sur le fait que la négo est « une activité complémentaire indispensable et à promouvoir ». Enfin, troisième constat, la concurrence des agents immobiliers semble se muscler. D’ailleurs, nombreux sont ceux qui attribuent la baisse d’activité de leur service négo à « l’inflation inconsidérée du nombre d’agences immobilières ». C’est notamment le cas dans le Var où la tension est palpable : « Les réseaux d’agences sont sur le point de monopoliser le marché » écrit Francis Espargillière. De même dans la Manche, François Gravelle relève une concurrence très forte, y compris en milieu rural. Il se plaint également de celle émanant des sites internet de particuliers à particuliers. Heureusement, certains, comme Christophe Lorenté (Nièvre), ont le sentiment que « les clients recherchent de plus en plus des intermédiaires autres que les agences »…
La négociation dans votre étude est : 2006 2007 En progrès|42%|29% En stagnation|42%|37% En régression|16%|34%
Question chiffres…
La part que représente la négo dans le total des produits de l’étude est généralement comprise dans une fourchette allant de 10% à 20%. Elle est toutefois variable (entre 0,8 et 60% !) d’une étude à l’autre, on retrouve ces mêmes écarts dans la part qu’il faudrait réaliser idéalement (entre 10 et 80% selon les études). Quant à la rémunération des négociateurs, il s’agit, dans la majorité des cas, d’un fixe auquel vient s’ajouter, selon les chapelles, un pourcentage sur les produits liés à la négociation (59%) ou sur le nombre de ventes négociées (41%). Des pratiques variables, ce qui incite Bruno Messié (Drôme) à appeler de ses vœux « une unification des rémunérations ».
Pour une association de notaires négociateurs ?
Près de 8 notaires sur dix se disent favorables à la création d’une association des notaires négociateurs. Beaucoup souhaitent la création d’un « réseau notarial national » et y voient « un système gagnant » (Jean-Christophe Hemery, Pas-de-Calais). Une tendance forte, déjà constatée l’année dernière (74% y éteint favorables contre 75% en 2007), qui témoigne d’un réel besoin de la profession. « Cela permettrait une meilleure couverture géographique et de renforcer l’efficacité du rôle de notaire » nous dit la SCP Lesur & Pluquet (Nord). De son côté, la SCP Lembrez (Nord) y voit le moyen de « mettre en place des pratiques communes et une formation adéquate ». Et de poursuivre : « le notariat doit mettre en place un véritable réseau des notaires négociateurs et permettre une communication spécifique ». Enfin, pour quelques-uns, cela permettrait de faire « un front commun » face aux agences immobilières qui, nous dit-on dans le Sud de la France, « boycottent les notaires négociateurs et imposent le choix du notaire ».
Les outils de la négo
Fini la boîte à chaussures (ou presque) ! 62% des notaires interrogés utilisent un logiciel de négociation. Toujours au rang des « outils » permettant de développer l’activité de négociation immobilière, le mandat de recherche est pratiqué par trois notaires sur quatre. Il perd toutefois un peu de terrain par rapport à 2006 où 80% l’utilisaient. Les 27% qui n’y ont pas recours, évoquent une mise en pratique difficile et un manque de temps (toujours lui). Certains l’assimilent encore à « du démarchage ». Enfin, 83% des notaires interrogés (contre 72% en 2006) font partie d’un groupement. Outre la mise en commun des moyens (ce qui n’est pas négligeable), cela débouche sur une meilleure confraternité et des tarifs avantageux pour les clients. Les principaux freins aux groupements sont le manque de dynamisme, le refus de certains confrères ou le manque de soutien de la profession.
Les supports de communication
Supports Satisfaisant Assez satisfaisant Pas satisfaisant Gratuit notarial 57% 33% 10% Revue nationale 17% / 83% Quotidiens régionaux 39% 48% 13% Site internet de l’Etude 43% 29% 29% Site immobilier de groupe 50% 30% 20% Gratuit local 64% 27% 9%
À noter : La moitié de notre panel utilise un site internet immobilier de groupe (groupement de négo, notaires.fr, immonot.com, etc.) pour la diffusion de ses annonces.