Depuis quelques semaines l’on entendait au loin le pas feutré de l’ennemi qui approchait de nos positions, l’on pressentait déjà le bruissement des robes noires à épitoge d’hermine virevoltant dans la brume automnale et surtout l’on comprenait qu’inéluctablement nos dirigeants prenaient fait et cause pour l’ennemi. Tout cela ressemblait trop à une époque nauséabonde de notre histoire nationale.

 

La résistance a semblé un temps, trop long, désorganisée. Il manquait certes un Jean Moulin à sa tête, mais aujourd’hui les premières actions spectaculaires de lutte contre l’agresseur s’organisent. Bientôt, près de 9000 résistants et bien plus de sympathisants, clameront haut et fort être les meilleurs défenseurs de la sécurité juridique de nos concitoyens !

Faut-il rappeler ici que la robe de notre ennemi était au départ une soutane et que les 33 boutons qui l’ornent symbolisent l’âge du Christ à sa mort, que même si l’agression dont nous sommes victimes est sans précédent, nous, nous n’appelons pas à une même fin ?

Hommes de loi, hommes du consentement éclairé, hommes de dialogue et de paix, les notaires sont et demeurent modérés et respectueux de la hiérarchie. Hommes du conflit, défenseurs de la veuve et de l’orphelin, les avocats se présentent souvent de façon plus agressive (déformation professionnelle sans doute). Aujourd’hui l’agressé est le notaire. Et demain … ?

Alors, même si certains d’entre nous ne sentent pas l’absolue nécessité de se battre pour l’avenir de notre profession dans un souci d’équilibre juridique, MOBILISONS-NOUS TOUS pour que demain encore les citoyens français puissent fièrement dire qu’ils ont rencontré “le conseil désintéressé, le rédacteur impartial, l’espèce de juge de volontaire” que décrivait déjà le Conseiller REAL. Messieurs les avocats, souvenez-vous que le Conseiller REAL était lui aussi avocat…