NVP/Notaires n°266 nous offre un festival largement dédié à l’ouverture : nombre des notaires, développement, diversification de nos activités… Autant d’incitations qui attirent notre attention, tant elles sont exceptionnelles. Donc significatives.
Jean-Pierre Ferret, notre premier vice-président, futur président programmé, rappelle, dans son édito, une évidence qui mérite d’être soulignée : « Il est essentiel que les notaires conservent la certitude que la pérennité de leur statut repose aussi sur eux ». Si le rôle du dirigeant reste primordial pour montrer la direction, donner l’impulsion, voire offrir une partie du financement, tout le reste (c’est-à-dire l’action) dépend des notaires eux-mêmes ! C’est surtout vrai pour mettre en œuvre le développement de nos activités, désormais jugé nécessaire par nos chefs au plus haut niveau ! Rien ne se passera si chaque notaire, dans sa propre étude, ne décide de bouger ! Ne pas tout attendre d’en haut… Voilà qui est dit ! Sans doute est-ce le sens et le but du long article très explicite, page 10. « Le notariat, écrit la rédactrice Brigitte Preschez, doit s’étoffer, se diversifier, se spécialiser pour mieux répondre aux besoins des notaires et des populations ». Nouveau ton, nouveau discours, nouvel article. « Aux notaires de se saisir de ce nouveau défi, croissance synonyme de dynamisme, plan ambitieux, mais incontournable ». Nous ne bouderons pas notre plaisir en constatant cette excellente orientation que nous avons si souvent prêchée dans le désert. Alors bravo !
9 800 notaires
Pour servir cette ouverture, il faut augmenter le nombre des notaires et celui des collaborateurs. Pour les premiers, 9 800 est le nouveau chiffre-phare, pour ne pas trop rappeler le célèbre (et moqué) « 10 000 en 2000 », coup d’épée dans l’eau. Cette fois sera sans doute la bonne. En tout cas, le discours est clair. Espérons que les faits suivront, car nous sommes ici sur la part d’ouverture qui dépend quasi-exclusivement de nos chefs, Chancellerie comprise. Quant à leur formation, on n’en souffle mot ! Dieu sait pourtant qu’elle est essentielle, surtout lorsqu’elle s’applique aux créneaux à investir ! En ce qui concerne nos collaborateurs, voilà la nouvelle cuvée qui vient à point : BTS Bac + 2, formation aux métiers du notariat qui prévoit « des formalistes, des clercs négociateurs (mais oui !), des caissiers taxateurs-comptables, de l’expertise, du patrimoine (mais oui, mais oui) ». Face à ce flot de bonnes nouvelles, bien inhabituelles, on se prend à rêver notre belle profession en marche vers le re-déploiement de cette authenticité que nous sommes chargés, depuis toujours, de dispenser et de promouvoir pour assurer la sécurité de nos concitoyens, authenticité trop longtemps et trop souvent maintenue jusqu’ici sous le boisseau !
Challenge
Nous voilà, individuellement, placés, par nos dirigeants, face à nos propres responsabilités, choix, décisions. Nous n’aurons pas la naïveté de croire à un heureux hasard. Reconnaissons que le moment exige cette courageuse orientation : l’ouverture libérale nous interpelle. La politique de l’autruche ou celle des salons, si bien pratiquée, devenait dangereuse, car les cadeaux de bienveillance vont devenir rares et chers. Faire dépendre notre avenir de nous-mêmes, il fallait oser le dire. En prendre le chemin est le challenge de chacun de nous. Alors tout reste possible, si les actes suivent…