
Les objets publicitaires
Si la « chemise-dossier » et la carte de visite sortent leur épingle du jeu (« Ils font suite à un contrat préalable avec un client »), le briquet attise les foudres de notre panel, probablement « non fumeur » dans sa majorité (« Un briquet peut constituer une incitation à fumer, ce qui est de plus en plus interdit »). Ainsi, étrangeté des questionnaires, le stylo et le porte-clef sont perçus comme « moins publicitaires » que le briquet « qui n’a aucun lien avec la profession ».
Qualité et spécialisation
Les mentalités semblent changer. Il reste toutefois une petite frange de notaires pour considérer comme un acte de publicité personnelle le fait de faire état d’une certification qualité (10% contre 16% en 2006 ) et d’un diplôme de spécialisation (7% contre 13% en 2006). Dans le Vaucluse, Geneviève Manent émet des doutes quant à la certification qualité. « Les études certifiées s’en prévalent, mais ça rime à quoi ? » s’interroge-t-elle. Pour Jean-Claude Morana (Yonne), « cela entraîne une connotation péjorative sur les offices n’ayant pas accompli une démarche qualité ». Or, « vanter ses propres qualités, même réelles, est de nature à faire une concurrence déloyale à l’égard de confrères ayant une vision plus discrète de leur ministère » nous dit-il plus loin…
La ligne jaune
Tout n’est qu’une question de mesure ! La ligne jaune dépend du « mode de transmission à la cible ». S’il s’agit d’un client, c’est-à-dire d’une personne qui a poussé la porte de l’étude, la marge de manœuvre reste large, à condition de ne pas tomber dans le panneau de la « course aux gadgets et aux réductions » ou de « sous-entendre que le service notarial peut être moins bon chez les autres confrères ». Gare à la publicité comparative nous dit-on ici et là ! De même, si un message est envoyé dans la nature (distribution massive dans les boites aux lettres, sur le pare-brise des voitures…), la ligne jaune est vite dépassée. Jean-Jacques Hoffmann (Haute-Marne) tire également la sonnette d’alarme : « il ne faut pas confondre, écrit-il, information pour le compte de l’ensemble de la profession et médiatisation ou publicité personnelle ». Il est rejoint sur cette question par un confrère des Côtes-d’Armor dubitatif quant au sponsoring par une étude d’une action commerciale, sportive ou culturelle. Ne serait-ce pas de la pub ? Enfin, comme l’écrit fort justement Gérard Barbe (Sarthe), on franchit la ligne jaune dès lors qu’on est « hors respect des règles de déontologie fixées par la profession ».
Le site internet
Pour la majorité de notre panel (69%), le site est un « support moderne de communication » et ne relève « pas plus de la pub perso qu’un panonceau indicateur » (Bernard Desportes, Somme). « Il est important que les notaires soient dans leur époque et être sur internet en est une preuve » écrit Christiane Schoepff (Alpes Maritimes). « C’est indispensable pour certains confrères qui ont fait, par exemple, des efforts pour avoir des spécialisations peu connues du grand public (leur effort profite à toute la profession) ». Pour notre panel, le site se doit toutefois d’être purement informatif. Pour les autres, seul ce qui est à l’intention des clients de l’étude échappe à la publicité personnelle. « Le contenu du site sera forcément établi de telle manière qu’il devra attirer et retenir l’attention de l’internaute… » note Me Tarpin (Haute-Savoie) qui, comme 31% de ses confrères, attribue au site un caractère publicitaire…
Le positionnement préférentiel sur un moteur de recherche
Pour la majorité de notre panel (62%), la démarche qui consiste à acheter un positionnement préférentiel sur un moteur de recherche internet (google, yahoo) doit être prohibée. « C’est la boîte de Pandore » nous dit Jean-Luc Léonard (Loire-Atlantique). « Cela risquerait de trop avantager les plus grosses études » commente Philippe Robin (Indre-et-Loire). Toutefois, comme le signale un lecteur, « si le site n’est pas bon, l’internaute n’y passera pas une seconde fois, mais le contraire est vrai… ».