La rapidité avec laquelle se sont écroulées les grandes banques et sociétés d’assurances américaines est impressionnante. Pourquoi un naufrage si brusque alors que les capitaines de ces énormes navires financiers constituaient l’élite de la société américaine ? La perte des valeurs religieuses sur lesquelles repose le capitalisme, tout comme la suppression de quelques lois fondamentales semblent, au moins en partie, à l’origine de ce cataclysme.
Deux mille milliards de dollars, soit un an de production pour la France, c’est le montant accordé par le sénat américain pour sauver son secteur financier. Bien que l’on sache à peu près comment s’est déroulé le scénario de cette crise, depuis la découverte des « subprime » jusqu’à l’affaire Madoff, on s’interroge encore sur les raisons profondes de ce tsunami économique. Pourquoi des managers anglo-saxons, issus des mêmes classes de la société, formés par les meilleures business school, ayant les mêmes notions du libéralisme et du capitalisme, fréquentant les mêmes cercles culturels et les mêmes clubs sportifs ont tout d’un coup décidé de ne plus se connaître, de ne plus faire confiance aux chiffres qu’ils publiaient et de bloquer les échanges d’argent qui faisaient le fonds de leur activité ? La réponse pourrait se trouver en partie dans la perte des valeurs religieuses. En effet, suivant un sociologue réputé, Max Weber, le capitalisme a pris son plein essor grâce à l’éthique protestante et plus particulièrement au calvinisme. L’un des dogmes en est que, pour obtenir le salut éternel, il faut travailler et accumuler les richesses qui doivent être réinvesties. Il est hors de question de les dilapider dans des dépenses somptuaires. La transmission du plus gros patrimoine possible est nécessaire pour que les enfants puissent bénéficier à leur tour du statut d’élu.
Malheureusement, ces sages principes semblent avoir été complètement oubliés par les managers de notre génération, sans doute parce que, depuis plus d’un demi siècle, ils n’ont pas connu de conflits généralisés. S’abandonnant aux délices du jeu, ces grands banquiers ont, petit à petit, délaissé l’investissement dans les produits industriels pour les placements financiers. Ceci, d’autant plus aisément qu’ils pouvaient ainsi s’affranchir des contre-pouvoirs traditionnels que sont l’Eglise, l’école, l’armée ou les syndicats. Lorsqu’on place son argent dans un contrat sur indices ou sur options, on ne redoute plus les conséquences d’une grève dans l’automobile.
Il en est résulté une logique financière déconnectée du capitalisme industriel et de ses valeurs fondamentales. La cupidité financière a remplacé l’investissement productif. C’était oublier qu’à force de ne plus épargner, de ne plus investir et de vivre à crédit, on reniait aussi sa foi dans un système de valeurs ancré sur la notion du bien et du mal. Surtout, à force de ne plus croire en rien, si ce n’est aux vertus du Dieu dollar, ces banquiers ont aussi perdu la confiance qu’ils se faisaient entre eux et sur laquelle repose tout échange bancaire. Dissimulant le montant de leurs actifs « toxiques » et craignant que leurs partenaires en fassent tout autant, ils sont parvenus à scléroser l’ensemble du système financier. Et comme pour faire une opération commerciale il faut nécessairement deux banques, celle du vendeur qui reçoit les fonds et celle de l’acheteur qui les envoie, ce rejet de la foi dans les autres a engendré rapidement une paralysie des échanges internationaux, ce dont souffre actuellement notre économie.
Le premier révélateur de cette perte de confiance fut l’immobilier. Aussi, n’est-il pas étonnant que pour restaurer une confiance nécessaire, le nouveau plan américain alloue 50 milliards de dollars aux emprunteurs en difficulté. Mais ce montant apparaît bien faible comparé à celui octroyé au sauvetage des banques.
Tendance concernant l’activité
L’amélioration constatée fin décembre se confirme. Sur les 250 études interrogées, seulement 21 % constataient une stabilisation, voire une amélioration des affaires en début d’année. Fin février, ils étaient près d’un tiers (32 %) à conserver un certain optimisme. Les motifs de satisfaction ne sont pas concentrés sur une seule région. S’ils sont plus fréquents à l’Ouest, ils le sont aussi dans les Vosges où Me Vogelweith note « une très bonne progression des ventes du 15 janvier au 12 février », mais les relativise : « Je ne pense pas que cela va s’inscrire dans la durée ».
Tendance concernant les prix
Bien que la grande majorité des opinions demeure très pessimiste quant à l’évolution du prix des logements, certains négociateurs reprennent espoir. Les banques sont devenues un peu moins restrictives sur les crédits et les taux ont diminué de près d’1 point en quelques mois. L’écart diminue légèrement entre les études qui prévoient la poursuite de la baisse des prix et celles qui anticipent une stabilisation, voire une légère remontée. L’hiver s’achevant, la demande et donc les prix devraient connaître un rebondissement. C’est surtout vrai dans les lieux de villégiature, le mois d’avril étant propice à la signature de compromis de maisons de vacances. Ainsi, dans le Morbihan cette reprise qualifiée d’embryonnaire par Me Arens s’oriente essentiellement sur les biens peu onéreux comme le souligne Me Jegourel : « Après une fin d’année calme et un mois de janvier très calme, les vacances de février ont attiré la clientèle et il y a plus de visites. Les budgets sont “serrés” et les choix portent vers des petits biens et des prix inférieurs à 100 000 € pour les terrains et 200 000 € pour les maisons ».
Le conseil des notaires
Les perspectives d’amélioration demeurent peu encourageantes, tant au niveau du prix des logements qu’au niveau de l’activité. Les notaires en tirent les conclusions qui s’imposent. Ils plébiscitent la vente avant l’acquisition d’un bien immobilier. Concernant les logements, rares sont ceux (15 %) qui gardent des espoirs de hausse de prix sur les biens qui leur sont confiés à la vente. Pour les terrains, cette proportion est plus importante et atteint 29 %. Dans certaines régions, la difficulté de trouver un terrain à un prix accessible laisse augurer une reprise prochaine du marché.
NDLR : cette enquête a été rédigée le 3 mars 2009