Les notaires ont une obligation de formation. Cette affirmation est gravée dans le marbre de nos textes les plus fondateurs. Ils ont également le devoir de former. D’ailleurs, ne dit-on pas que de bons collaborateurs sont avant tout des collaborateurs bien formés ?

 

Dans la droite ligne de ce sacro-saint devoir de former les collaborateurs, les notaires ont longuement disserté sur la mise en place d’une « charte du maître de stage ». Mais voilà, une fois ce texte fondateur voté, chacun est retourné à son étude, avec l’indéfectible sentiment du devoir accompli et la certitude d’avoir, une fois pour toutes, réglé le sort du maître de stage ! Nous venions d’assister à la naissance d’une obligation sans sanction. Que penser d’une initiative plutôt bonne sur le principe et qui, au final, fait « Pschiiiiit » ?

 

Noter les maîtres de stage

Le statut « maître de stage » est un principe louable. Pourquoi ne pas aller jusqu’au bout de la logique et, par exemple, donner la possibilité aux anciens stagiaires de porter une analyse critique sur la qualité du stage effectué ? Cette faculté avait été timidement évoquée par un jeune collaborateur lors d’une session de l’Assemblée de Liaison des Notaires de France. Il s’agissait d’organiser, à l’instar de ce qui est réalisé en médecine, un recensement des meilleurs maîtres de stage. Proposition timorée, puisque limitée au pointage des seuls bons maîtres de stage (pourquoi ne pas avoir eu l’idée de stigmatiser les mauvais ?), mais néanmoins intéressante. En tout état de cause, elle a été écartée à une très large majorité. Édifiant ! Qu’attendons-nous pour franchir le pas ? Jouons la carte de la plus parfaite transparence, pointons du doigt les plus mauvais formateurs et valorisons significativement les meilleurs !

 

Transparence

La profession est coupable de laisser des stagiaires croupir dans des services mainlevées ou de VEFA à des salaires de misère. Il est également inadmissible de tolérer, dans notre profession, des caractériels, des manipulateurs ou, encore, des violents, lançant dossiers et fournitures de bureaux à la tête de leurs collaborateurs (cela existe). Et que dire des adeptes du lynchage du collaborateur en plein rendez-vous, devant des clients forcément gênés ? Ces comportements discréditent notre profession. En revanche, pourquoi ne pas valoriser le notaire qui aura l’envie et la préoccupation de former, de transmettre une éthique et de prendre le temps d’expliquer. Celui-ci mérite de trouver du personnel car son attitude est juste et droite. Ne nous leurrons pas. Les collaborateurs sont, dans une immense majorité, à la recherche d’une formation de qualité, humaine et performante. Donnons-nous les moyens de leur indiquer le lieu où cette bonne formation leur sera dispensée. Accueillons-les à bras ouverts et ne les piégeons pas dans un système malsain. Le « Guide du Notariat » permettrait de relayer leurs opinions, ceci pour le plus grand bien de tous.