Octobre 2008
D’accord, je n’ai pas réussi le concours, mais n’en faisons pas tout un plat ! Je tenterai de nouveau ma chance au prochain ! En attendant, épluchons les annonces, je vais rapidement trouver mon bonheur, c’est sûr… Tiens donc, les annonces des revues spécialisées se résument à une page au lieu de 6 minimum auparavant. C’est inquiétant… mais je réponds à toutes les annonces offrant un poste de clerc rédacteur…
Début novembre…
Je ne me suis pas démontée. J’ai répondu à toutes les annonces, quel que soit le département ! Dans la foulée, j’ai également répondu aux propositions de cessions de parts et d’office individuel, sans jamais aucune considération géographique. Après tout, je suis « installable » !
Un mois plus tard…
Mes lettres sont parties, le temps passe, mais mon téléphone reste désespérément muet. La peur me gagne… Mais que vais-je faire demain ? S’il n’y a guère d’emploi dans le notariat français, dois-je persister à créer ? Acheter malgré les circonstances économiques ? Partir à l’étranger ? De nombreux pays connaissent un notariat semblable au nôtre (je pense à certains pays européens, ou du Maghreb). Serait-ce l’occasion de s’ouvrir à ces cultures ? Ou dois-je encore attendre les conclusions de la Commission Darrois, avant de me résoudre à devenir irrémédiablement avocat ?
Début 2009…
À en croire les bruits de couloir, nous devrions accepter la participation des avocats aux émoluments de vente immobilière (tels des notaires “en second”). Dans ces conditions, j’ai intérêt à devenir avocate, ma nouvelle “déontologie” m’autorisant à effectuer des remises partielles… Début janvier et fin juin, en concordance avec la mode, j’organiserai mes soldes privés ! Moins 20 %, deux ventes d’immeuble pour le prix d’une, cartes de fidélité, paiement en trois fois sans frais,… L’esprit commercial et concurrentiel sera à son comble ! Et puis, voyons le côté pratique : je serai devenue avocate, les notaires encore en place rédigeront les actes, endossant ainsi toute la responsabilité… Parfait ! Et l’on arrivera fatalement, indubitablement à la suppression des notaires et à l’avènement de… la profession unique ! Objectif atteint ! Aujourd’hui, les doutes sont importants pour nous, les jeunes. On ne sait quelle direction prendre. En ces temps difficiles, payons-nous un luxe : celui de rire jaune, en nous imaginant en “Ally Mac Beal”, bien plus sexy que le notaire des “Trois Frères”…