Dans son roman, Cécile Guidot nous entraîne dans le monde d’une grande étude notariale parisienne. Un roman aux multiples rebondissements qui nous plonge au cœur des drames de la vie. Tout commence avec Claire, jeune trentenaire, embauchée dans un prestigieux office notarial. Résolument moderne, tatouée, roulant à moto, elle exerce son métier avec passion et conviction. Rencontre avec l’auteure…

Cécile Guidot, quel est votre parcours ?
J’ai été notaire assistante pendant dix ans, à Paris, dans un assez grand office notarial spécialisé dans le droit de la famille. Cela exigeait beaucoup d’implication psychologique et d’énergie. C’était passionnant et j’ai beaucoup appris sur la nature humaine, la famille, la transmission… J’ai arrêté il y a deux ans pour me consacrer à l’écriture et voyager. J’ai toujours eu cette passion pour l’écriture depuis mon adolescence.

Me consacrer entièrement à ce livre était un pari. Et puis j’ai trouvé un éditeur…

Pourquoi avoir choisi le métier de notaire ?
Je pense que cela répondait au grand sens de la justice qui est en moi. Lors de mes études de droit, j’ai fait plusieurs stages dans des cabinets d’avocats, des études notariales et j’ai tout de suite été attirée par cette fonction de conciliation du métier de notaire qui demande de la diplomatie, de la psychologie, de l’écoute, de l’humanité… Cela oblige, à titre personnel, au-delà d’aider les gens, à tendre vers des valeurs positives.

Claire, le personnage principal de votre roman, c’est un peu vous ?
Oui, c’est un peu mon double même si je n’ai pas de tatouage et si je ne suis pas inscrite sur un site de rencontres ! J’ai voulu créer un personnage moderne comme on en rencontre dans les études actuelles. Son honnêteté, son grand investissement dans son métier, ce besoin de donner beaucoup sont des valeurs qui sont effectivement les miennes. Elles m’ont guidée dans mon métier pour l’exercer au mieux.

Soyons francs, ce qui se passe dans l’étude parisienne de votre livre reflète-t-il vraiment la réalité ?
Oui, c’est un roman très réaliste. Les notaires interviennent dans les moments les plus importants de la vie des personnes et de grande fragilité. Ils sont donc au cœur des conflits et sont dépositaires de tous les secrets. 

Votre livre rend le notaire touchant, humain… On aurait presque envie de devenir notaire !
Absolument. Mon idée était de décrire de manière objective et réaliste mon métier et de montrer à quel point il est palpitant, au cœur de la société et de l’humain. C’est un métier valorisant, injustement méconnu ou ayant une image négative. J’ai adoré être notaire, c’était extrêmement gratifiant de réussir à mettre les gens d’accord et ce métier mérite d’être davantage connu. Mon livre donne une image moderne, tel qu’il est dans la réalité.

Vous abordez cependant des aspects plus noirs : la jalousie, l’arrivisme, la malhonnêteté, les coups bas… n’avez-vous pas peur de choquer ?
Mon idée était de faire de la littérature, d’écrire un roman. J’ai voulu décrire des personnages qui, comme dans la réalité, ne sont ni tout noirs ni tout blancs, et je voulais surtout être nuancée. D’ailleurs aucun de mes personnages n’est totalement bon ou mauvais. Prenez Hector qui est l’archétype du patron extrêmement dur et parfois injuste, il a aussi ses fragilités de par son histoire. Je voulais vraiment faire une comédie humaine et montrer que les notaires, même dans la position qui est la leur, ne sont pas exempts de sentiments, de doutes, de mauvaises pensées et de mauvaises actions. C’est un roman, il faut qu’il y ait des rebondissements et un conflit entre le bien et le mal. Comme le disait Gide, « on ne fait pas de la bonne littérature avec de bons sentiments ».

Comment se profile votre avenir ?
Je vais me consacrer à l’écriture. Je vais faire une trilogie dans laquelle on retrouvera Claire en personnage central ainsi que les notaires, les employés… Je suis en train d’écrire le deuxième livre. Le livre va être adapté en série et je vais participer à l’écriture. Elle devrait être diffusée sur une grande chaîne de télévision.

La profession voit-elle votre livre d’un bon œil ?
Les retours que j’ai eus sont excellents, surtout de la part de mes amis notaires assistants ou employés. Il y a eu un post sur Facebook qui a énormément buzzé. Pour l’instant, je n’ai pas eu de retours négatifs. On attend le retour du Conseil supérieur, mais je pense qu’ils auraient tort de ne pas aimer le livre !

 

L’avis de Notariat 2000 :

Un roman plein de rebondissements à savourer comme une friandise. L’auteure sait nous captiver et on se prend très vite d’affection pour ses personnages (clients, notaires, collaborateurs…). On passe du rire aux larmes. C’est une vraie comédie humaine qu’on a du mal à lâcher. Vivement la suite…

 

Sa BIO

  • 1981 : Naissance à Beaune (Bourgogne)
  • 2000 : Commence à étudier le droit (7 ans dont 2 de stage)
  • 2009 : Obtient son diplôme de notaire puis débute dans des études parisiennes
  • 2019 : Sortie de son 1er roman « Les Actes »  (JC Lattes) le 3 avril. Cession pour les droits d’une adaptation en série télévisée. 

À quand la suite ?…