Au début de l’automne, l’activité des négociateurs s’est révélée beaucoup plus forte que prévue. Cette embellie devrait se poursuivre jusqu’à la fin de l’année. Selon notre panel de notaires négociateurs, la tendance des prix est à l’amélioration pour les logements et au relâchement pour les terrains.  

Tendance concernant l’activité 

Selon les dernières statistiques du ministère du Logement, le nombre de ventes de logements anciens cumulé sur 12 mois atteignait, fin août, le chiffre record de 843 000. C’est aussi par un maximum que passait la courbe représentative des prévisions faites, fin juin, par notre panel de négociateurs à partir des compromis qu’ils avaient enregistrés. Ils anticipaient ainsi le volume des contrats signés 2 mois plus tard. En revanche, la chute d’activité prévue pour la période estivale, dont notre panel redoutait la prolongation, a été plus faible que prévue. D’où une prévision plus optimiste pour le mois de décembre. Il ne serait d’ailleurs pas étonnant que cette activité soit encore plus importante, les acquéreurs potentiels (et les bruits d’augmentation de taux qui l’accompagnent) se multipliant après l’élection de Donald Trump.

Tendance concernant les prix 

Tandis que le prix des terrains semble marquer le pas, les prévisions à court terme sur le prix des logements reprennent des couleurs. C’est ainsi que 27 % de nos correspondants ont constaté la poursuite d’une baisse des prix fin octobre (ils étaient 42 % fin août). 70 % des négociateurs considèrent que les prix vont demeurer stables, 20 % misent sur la poursuite des baisses et 10 % sur une hausse. Néanmoins, la hausse des taux d’intérêt qui s’amorce depuis l’élection américaine risque de changer la donne.

Le conseil des notaires 

Alors que l’on s’acheminait tranquillement vers une fin d’année de très bonne facture, grâce à une baisse continue du taux des crédits immobiliers depuis le début de l’année, les velléités du nouveau président des États-Unis en matière financière incitent les banques à revoir à la hausse l’évolution future des taux d’intérêt. Il est peu probable que les crédits immobiliers en soient très affectés avant la fin décembre. Mais à plus long terme, les conditions exceptionnelles que l’on connaît actuellement vont probablement s’effriter et agir à la baisse sur les prix des logements. Cette analyse conduit 57 % des notaires de notre panel à privilégier de nouveau la vente d’un bien existant avant le rachat d’un autre. Cette précaution apparaît moins importante pour les terrains à bâtir où la demande est plus importante, 54 % d’entre eux considérant que l’achat en premier demeure bénéfique.

Évolution de l’environnement économique

Après le Brexit, l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis remet en cause bien des certitudes sur lesquelles nous avions tendance à raisonner. En particulier, la mondialisation des économies devient un mythe, bien des pays à l’exemple de la Grande Bretagne et des États-Unis souhaitant dorénavant se recroqueviller sur eux-mêmes plutôt que faciliter leurs échanges internationaux. Ce développement du national-populisme remet en cause le modèle sur lequel s’est bâtie notre prospérité depuis la seconde guerre mondiale.

Bernard Thion

NDLR : cette TMI s’appuie sur les résultats d’une enquête réalisée courant octobre auprès d’un panel de notaires négociateurs, répartis sur toute la France. Elle a été rédigée le 21 novembre dernier.