Les Français n’ont pas attendu les différentes étapes du déconfinement pour bouger ! La hausse des transactions confirme que de nombreux acquéreurs veulent se poser dans un nouveau logement pour y vivre plus sereinement, comme nous l’indique la tendance immonot du marché !
Tendance concernant l’activité
Du jamais vu ! Depuis 23 ans que cette enquête existe, près des trois quarts (71,1 %) de nos correspondants négociateurs ont observé une amélioration de leur activité lors de ces deux derniers mois. C’est l’euphorie sur le marché immobilier. Mais cela demeure plus un marché de renouvellement que de primo-accédant, activité encouragée notamment par le besoin de changer d’air des particuliers à la suite des périodes de confinement et du développement du télétravail. Les partants souhaitant vendre rapidement mettent alors sur le marché un bien qui trouvera preneur auprès d’acquéreurs ayant eux-mêmes un bien à revendre. D’où un marché plus liquide. Le nombre de transactions augmentant mois après mois. Cumulé sur un an, il est ainsi passé de 1 028 000 unités à 1 046 000 entre janvier et mars. Dix ans plus tôt, il ne dépassait pas 700 000. Certains particuliers qui souhaitaient changer de résidence ont même pu trouver en une semaine à acheter leur nouveau logement et revendre l’ancien. Dans les Vosges, Me Romain BOX notaire à Remiremont, note ainsi : « Une prise de décision des acheteurs beaucoup plus rapide. Moins de négociation si le prix affiché est en phase avec le marché. Les biens se vendent en quelques jours et en peu de visite ».
À un degré moindre, cet engouement se retrouve dans les prévisions d’évolution de l’activité pour les deux mois à venir. La proportion de négociateurs prévoyant une amélioration de leur activité s’élève ainsi à 51 % contre 16 % pour son déclin et 33 % pour la stabilité.
Tendance concernant les prix
Mais quand la demande est forte, même si les acheteurs sont eux-mêmes vendeurs, la stabilité des prix est difficilement contenue. D’autant qu’il y a souvent un déplacement de la demande de la ville vers une banlieue souvent plus agréable. Ainsi, les acheteurs de Bordeaux qui décident d’émigrer vers le bassin d’Arcachon sont prêts à payer un prix équivalent à celui du centre-ville s’ils estiment y gagner en confort. D’où une forte élévation des prix dans cet endroit très proche et très apprécié. Mais il y a aussi l’épargne réalisée durant ces périodes de quasi-confinement, qui cherche à se placer, et que l’immobilier rassure. En outre, les crédits acquéreurs dans l’immobilier demeurent toujours extrêmement attractifs. Enfin, les incertitudes économiques liées à la Covid19 s’estompent grâce au développement de la vaccination. D’autant que l’on se rapproche de la période estivale qui fût particulièrement prolifique l’an passé. Cette tension sur les prix est très nette depuis deux mois et la proportion de nos correspondants à l’avoir observée sur le marché résidentiel passe de 35 % à 69 %. Parallèlement, la part des optimistes qui prévoient une poursuite de cette hausse pendant les deux mois à venir s’élève de 20 % à 49 %, tandis que celle des pessimistes se réduit de 9 % à 4 %. D’où un solde des opinions de 0,45 contre 0,11 préalablement. Pour les terrains, ce solde demeure plus faible mais largement positif évalué à 0,30. Enfin, pour les commerces, il demeure toujours négatif mais remonte de -0,56 à -0,44, la reprise de leur activité se généralisant le 19 mai.
Le conseil des notaires
Jusqu’au début du printemps, on pouvait douter que la reprise se maintienne. Une large majorité des conseils était donc orientée vers une vente en premier suivie d’un rachat de biens immobiliers. Mais plus les mois s’écoulent et plus la tendance s’inverse suivant en cela la confiance dans un redémarrage de l’économie après cette troisième vague, même si des incertitudes subsistent pour l’automne prochain. D’où une forte augmentation de la part des conseils à l’achat en premier qui passe de 28 % à 40 % pour le résidentiel et de 44 % à 65 % pour les terrains.
Évolution de l’environnement économique
En Europe, tous les pays ont connu une contraction de leur PIB durant le premier trimestre. Mais celui-ci devrait rebondir de 4,3 % en 2021 et même friser les 6 % en France et en Espagne. En outre, la multiplication des dispositifs destinés à financer le chômage partout en Europe a permis d’éviter son accélération et la reprise commence à se traduire dans les chiffres de l’emploi. Enfin, les perspectives liées à l’évolution du virus le sont beaucoup moins qu’il y a quelques mois. Ces bonnes nouvelles font que la Bourse, qui venait de franchir un pallier deux mois plus tôt, continue à s’enflammer, le CAC40 passant de 6000 à 6400 entre février et mai.
Bernard THION
Bordeaux, le 20 mai 2021