Voici une petite « drôlerie » vécue récemment. C’est le genre d’ histoire qui arrive fréquemment, en campagne ou petite ville ; c’est notre pain quotidien, un pain de plus en plus « léger » et « digeste », bref de la biscotte sans sel…
Je dois authentifier la vente d’un terrain agricole, pour un prix de 4.000 euros. On signe ce samedi. Le vendeur a un confrère, qui « pédale » un peu dans la choucroute depuis octobre 2016 dans cette affaire. Il y avait pour seule difficulté une purge de droit de préemption pour la SAFER. L’acquéreur, notre client, ne comprend pas pourquoi une affaire si simple aura duré presque un an.
J’ai bien compris que le confrère, de parfaite bonne foi, et avec qui au demeurant j’ai d’excellentes relations, n’a pas que ça à faire, qu’il a des charges en fin de mois, et que des affaires comme celle-ci ne peuvent pas l’aider à les payer.
Pour mémoire, la taxe de mon acte montre que nous aurons gagné, à 2 notaires, pour près d’1 an de boulot, 400 euros. Mon étude récupèrera 200 euros hors taxes, et le confrère autant, plus ses formalités préalables, pour un peu plus de 100 euros HT.
Sachant que ces dossiers sont monnaie courante à la campagne, combien de temps nos autorités mettront-elles à comprendre qu’à ce rythme on déposera vite le bilan dans bien des endroits ?
A moins qu’il ne s’agisse du « service public saint et sacré » qui nous autorise, nous, entreprises libérales, à travailler à perte, ce qui est d’ordinaire contraire à la loi et « aux bonnes mœurs » ? Mais, dans ce cas, le service public, ça se subventionne, non ?!
Un petit coup de pouce au moyen de baisses de charges ou de cotisations ne serait-il pas bienvenu pour nous encourager à travailler dur et ferme sur « les petits actes » ?
Mais revenons à « mon » affaire. J’ai oublié de dire que le « réajustement » de celle-ci à 4.000 euros, dans la taxe, était de 144,23 euros HT. D’ailleurs c’est absurde de parler de « réajustement », puisque les taxes actuelles sont conformes à la réforme du tarif légal tel qu’il résulte de la loi « pour la croissance » (hi hi hi quel humour !!!). Faire des lois qui ont pour but de faire perdre les entreprises qui emploient, qui investissent, et qui cotisent, et en plus les appeler « loi pour la croissance », c’est de la folie furieuse. Obliger les gens à faire un travail et ne pas les payer, on appelle ça en effet de l’esclavage.
Paul-Etienne Marcy