C’est une grande victoire…
Aujourd’hui, on a ouvert à nouveau la boucherie-charcuterie dans l’avenue principale. Vous vous rendez compte ?Capture d’écran 2015-07-01 à 16.12.46 01 Depuis 3 ans, le magasin était fermé. C’est une grande victoire :
  • pour le petit commerce de centre-ville, qui va voir affluer les clients dans toute la rue (celui qui achète son bifteck sur place, achète son pain à côté, son journal un peu plus loin…),
  • pour les producteurs locaux sérieux et soucieux de fournir du bon, du beau, du bio, à un petit gars du coin « qui n’en veut »,
  • pour le petit banquier local, qui a réussi à tenir à bout de bras les repreneurs en leur faisant confiance (jamais on n’aurait cru çà à Bruxelles ou à Berlin !)
  • pour les fournisseurs du commerçant qui cède son affaire, et pour l’URSSAF, les uns et les autres pouvant rentrer dans leurs sous (ouf !, merci cher maître, d’avoir éteint le feu avant qu’il n’embrase la rue)
  • pour le minuscule notaire de campagne que je suis et mes collaborateurs car nous avons réussi à  » driver » la barque au milieu des écueils juridiques et fiscaux, tout en « squizzant » le dossier à un avocat d’affaires de la ville (bien fait !)
  • pour ma ligne de trésorerie car je réalise enfin un acte au-dessus du seuil de rentabilité (guère au dessus, mais tout de même !)
  • pour les écolos non végétariens (et il y en a par ici !) car les repreneurs n’ont pas l’intention de rigoler avec la qualité et la fraîcheur des produits. « No passaran et fuera de aqui el bestiau non homologué local ». « Get out you f…ing bastard of foreign product ». « E vietato la m…da ».

J’étais en train de fermer ma boutique de tabellion et de penser à « cette belle victoire » lorsque, ô merveille, je me suis trouvé nez à nez avec le nouveau boucher. Il allait prendre des sous à la banque avec sa petite carte. Nous avons discuté « le bout de gras » et j’ai appris, avec joie, que le nouveau magasin n’avait pas désempli toute la journée. « Pourvou qué çà douré !« . Quand je vois les horaires du boucher et du notaire, je me dis qu’il y a beaucoup de similitudes entre les deux métiers. Tiens, par exemple, quand le boucher vend un bifteck, il a déjà en amont beaucoup de travail. De même, quand le notaire raccompagne le client, il a autant de travail à prévoir en aval. En revanche, alors qu’il est fréquent d’entendre le boucher dire au client « il y en a un peu plus, je vous le mets ?« , il est plus difficile d’imaginer le notaire dire : « il y a un peu plus d’annexes et de textes nouveaux, je vous les mets ?« . « Tout est dans tout et réciproquement » écrivait Pierre Dac. A quand la solidarité « bouchers/notaires » ? A quand l’inclusion de la profession de boucher-charcutier dans les professions règlementées, avec maillage territorial, et tarif bercynien ? On avait « le microcosme« , on a eu  » le macrocosme« , on aura bientôt « le macronocosme« , qui devrait être, en principe, un combiné harmonieux des deux ! Qui a dit « un gloubiboulga« , là au fond ? C’est mal !