En ce début de printemps, la tendance du marché est au beau, avec des prévisions optimistes, à contre-courant des résultats obtenus depuis le début de l’année. Cette tendance du marché immobilier a été rédigée le 21 mars. Elle s’appuie sur les résultats obtenus en février auprès d’un panel de notaires négociateurs issus de toute la France.
Tendance concernant l’activité
Alors que le début d’année s’est traduit par une baisse dans l’activité de nos négociateurs (plus d’un tiers avaient constaté un coup de frein dans l’enregistrement des compromis), ceux-ci sont beaucoup plus optimistes pour les mois à venir ! Ils sont 35 % à anticiper une reprise et seulement 12 % à demeurer pessimistes. Il est vrai que la fin d’année a été particulièrement favorable et qu’un contrecoup paraissait inévitable.
Tendance concernant les prix
Mis à part les terrains à bâtir, cet optimisme dans les prévisions d’activité ne se traduit pas par une tension sur les prix. Une augmentation prévisible des taux semble être là pour calmer les esprits chez les vendeurs comme chez les acheteurs de logements. Chacun est persuadé que les taux bas ne peuvent se perpétuer longtemps. La question est de savoir quand et quelle sera l’importance de la baisse des prix qui s’en suivra. Or, plus les taux sont faibles, plus les variations sont fortes. S’ils passent ainsi de 1 à 2 %, le montant des intérêts à rembourser doublera, avec pour conséquence immédiate la réduction du nombre des acheteurs et, en particulier, celui des primo-accédants.
Au niveau des terrains, ce sont les promoteurs qui sont les principaux interlocuteurs. Pour le moment, leurs programmes semblent se vendre comme des petits pains et le gouvernement multiplie les mesures qui leurs sont favorables. Ce qui peut expliquer en partie cette remontée spectaculaire des prévisions de prix à court terme.
Les commerces, quant à eux, bénéficient d’une conjoncture économique de plus en plus favorable et, en conséquence, les prix se retrouvent légèrement haussier.
Le conseil des notaires
A plus long terme, entre les partisans de l’évolution haussière des prix et ceux plutôt baissiers, il y a un certain équilibre.
- Pour les logements, 55 % des notaires conseillent l’achat avant la revente d’un bien ; 41 % ont un avis contraire.
- Pour les terrains, ces proportions sont encore plus équilibrées : 48 % préconisent d’abord d’acheter (contre 44 %). Globalement, le marché devrait rester porteur tout au long de l’année 2018, même si dans de nombreuses régions, le développement de l’activité industrielle tarde à bénéficier de l’embellie de l’économie mondiale, ce qui pèse à la fois sur les prix et sur le volume de transactions
Évolution de l’environnement économique
D’après la dernière note de conjoncture de l’Insee, l’économie française connaît depuis le début de l’année un léger ralentissement. Au lieu des 2 % de croissance obtenu en 2017, on ne devrait atteindre que 1,6 % cette année. Pour l’essentiel, grâce aux investissements réalisés par les entreprises, les ménages ayant sensiblement réduit leurs dépenses de consommation. Ce repli de la consommation devrait se répercuter sur les permis de construire et les transactions dans le logement ancien. En outre, les grèves à la SNCF peuvent avoir un impact négatif sur la croissance attendue.
Bernard Thion