Et la Chambre des notaires d’Ille-et-Vilaine créa pazapa-immo.fr

Il fallait y penser et surtout oser ! La Chambre des notaires d’Ille-et-Vilaine l’a fait. En septembre 2012, elle a créé le site pazapa-immo.fr, le 1er site d’accompagnement gratuit proposé par les notaires aux particuliers qui veulent se lancer dans un projet immobilier sans intermédiaire. Le site a fait grincer quelques dents au départ. Aujourd’hui, d’autres Compagnies songent à reprendre cette formule 100 % gagnante pour le notariat. Philippe Lugand, notaire à Dinard, président de Chambre lors de la création de Pazapa, nous en dit plus.

Notariat 2000 : Vous êtes l’un des initiateurs du site pazapa-immo.fr. Comment vous est venue l’idée de cette création originale ?
LUGAND-2Philippe Lugand : j’étais alors président de la Chambre des notaires d’Ille-et-Vilaine. Or, un président de Chambre doit avoir plusieurs projets. L’un d’eux concernait l’avenir de la maison du notariat. Il en a découlé deux réalisations : la création du fichier bailnot (fichier des valeurs locatives commerciales d’Ille-et-Vilaine) et celle du site Pazapa. Sur ce dernier point, nous sommes partis du constat, avec Yann Torché, Matthieu Lebranchu et Loïc Lecuyer, qu’une partie importante des transactions immobilières se négociait entre particuliers, sans professionnel intermédiaire. Les particuliers manquaient généralement d’informations. Lorsqu’ils arrivaient dans nos études, ils avaient souvent le sentiment d’avoir tout réglé alors qu’ils s’étaient juste entendus sur un prix. Faute d’assistance, beaucoup de ces négociations échouaient avant la signature de l’acte authentique. D’où l’idée des notaires d’Ille-et-Vilaine d’accompagner, « pas à pas » ces particuliers dans leur démarche, à chaque étape de leur projet d’achat ou de vente d’un bien immobilier…
Notariat 2000 : Le site pazapa-immo.fr accompagne, gratuitement, les particuliers, de la petite annonce à la signature de l’acte authentique. Ne craignez-vous pas de scier un peu la branche sur laquelle le notaire négociateur est assis ?
Philippe Lugand : pas du tout ! Le site a vocation à prolonger sur le web notre mission publique d’information. Les internautes qui le consultent sont, dans leur grande majorité, des particuliers qui n’auraient pas fait la démarche de consulter un professionnel. A travers ce site, nous essayons de combler un vide, d’informer et de guider les internautes au fil de leurs projets immobiliers.

Notariat 2000 : concrètement comment le site fonctionne-t-il ?
Philippe Lugand : Pazapa-immo.fr est un site à deux niveaux. Tous les contenus informatifs sont accessibles à tous les internautes. Le contenu éditorial est mis à jour tous les mois par la Chambre. Nous tenons compte de l’actualité (pour les prix de l’immobilier notamment), mais aussi des préocupations des internautes pour mettre en avant dans nos articles tel ou tel aspect d’une transaction. En revanche, pour suivre de A à Z son projet immobilier (achat ou vente), grâce aux tableaux de bord proposés, l’internaute doit créer un compte personnel, avec login et mot de passe. Tout se passe gratuitement et en toute confidentialité. A ce jour, nous comptons plus de 420 comptes actifs.

Notariat 2000 : Cela fera bientôt 2 ans que le site a vu le jour. Le bilan est-il positif ?
Philippe Lugand : oui, même si le site n’a pas forcément évolué comme nous l’avions pensé. Nous enregistrons une cinquantaine d’annonces depuis le lancement de Pazapa, mais leur nombre n’évolue pas. En revanche, les contenus informatifs sont très lus. Au fil du temps, c’est devenu un site d’information, sans doute « perçu » sûr, car émanant de la Chambre des notaires. Chaque mois, le site enregistre entre 1 000 et 1 500 visites. Les internautes veulent, le plus souvent, une information ou sont à la recherche d’un notaire. Enfin, la calculette des frais d’acte figure régulièrement parmi les 10 pages les plus populaires du site.

Notariat 2000 : si c’était à refaire, vous recommenceriez ?
Philippe Lugand : oui sans aucune hésitation ! Les particuliers représentent une frange importante de la population. Nous nous devons de les conseiller. C’est aussi un bon moyen de démontrer notre savoir-faire et de les inciter à pousser la porte de nos études…