Tous les détenteurs d’un pouvoir, résultant d’une élection ou d’une cooptation, éprouvent légitimement le sentiment qu’ils ont vocation à déterminer ce qui est le meilleur pour leurs « administrés ». Mais il s’avère que les dits administrés apprécient aussi d’avoir voix au chapitre, les gouvernants n’étant pas obligatoirement dotés du don d’infaillibilité cher à la fonction papale. Le notariat français est en train d’en faire l’expérimentation, relativement douloureuse, contestant le gouvernement pour des choix ne paraissant pas, à ses yeux, aller dans le bon sens. Il arrive pourtant que les dirigeants de la profession agissent de la même façon vis-à-vis de leurs propres administrés. Le CSN estime qu’il est seul qualifié pour déterminer ce qui convient le mieux au notariat et aux notaires, et n’apprécie guère les voix discordantes. N’est-il point paradoxal de fustiger une méthode que l’on se hâte d’appliquer lorsqu’on est de l’autre côté du manche ?

PJD5  Pierre Duny