Notre jeune Marianne, notaire assistant de son état, a lu le livre de Laurence de Charrette et Denis Boulard, « Les Notaires ». Que pense-t-elle de cet écrit ? Laissons-la exprimer sa fantaisie, car c’est bien tout ce que cet ouvrage lui inspire…

 

Olivier, Nicolas, Carla… Les noms s’égrènent au fil des pages de l’ouvrage de Laurence de Charrette et Denis Boulard. En page 54, Olivier a acheté un appartement dans un immeuble rongé par les termites. « Le notaire a oublié de vérifier le certificat attestant l’absence de ces minuscules bêtes qui peuvent ravager des constructions ».

Nicolas, quant à lui, est toujours en quête de nouvelles sensations. La preuve ? Il a limé les plaques de fibrociment présentes dans les combles de sa maison, et s’est fait des rails d’amiante qu’il a sniffés. Souffrant désormais de maladies pulmonaires, il attaque son notaire qu’il estime responsable ! Enfin, Carla est gourmande et aime le goût sucré… de la peinture au plomb. Atteinte de saturnisme après avoir léché pendant de longues heures les contours des fenêtres de son appartement du centre parisien, elle assigne le notaire « qui ne l’avait pas prévenue ».

Histoires loufoques

Vous croyez rêver ? Eh bien, non, toutes ces histoires sont aussi incroyables… qu’étonnantes ! Et les auteurs d’affirmer que des actes sont souvent perdus et que, parfois, des « années entières de minutes » disparaissent. À tel point que certains notaires ne sauraient plus quoi inventer comme excuses face aux clients réclamant une copie de leur titre. Seraient-ils tous « minutivores », à l’instar de Me A… qui, le soir, après le départ du personnel, assouvit son inavouable besoin ? Selon les journalistes, Me A… aurait terminé l’année 1985 et entamerait 1986. Mieux qu’un incendie !

Tout sauf une enquête

Plus sérieusement, ce livre ou plutôt catalogue d’histoires loufoques que l’on soupçonne parfois d’être inventées, est tout sauf une enquête, n’en déplaisent aux auteurs. En outre, cette « œuvre » compte bon nombre d’inexactitudes :

- En page 56, on nous parle de « servitude inaliénable » (quèsaco ?).

- En page 60, on apprend qu’un atelier d’artiste est une surface commerciale.

- En page 126, il suffit de lire la définition des mots « récompense » ou « saisine » pour se faire une idée sur le sérieux de l’ouvrage. Passons.

- À partir de la page 112, le « langage notarial » en prend pour son grade. Quid des termes techniques des artisans plombiers ou électriciens ? Du langage médical ? Certes l’acide acétylsalicylique est aussi l’aspirine, mais ne vous est-il jamais arrivé de ressortir dubitatif d’une consultation médicale ? La critique est aisée, mais l’art est difficile. Seul avantage de cet opus : il parle en bien de notre ami Jean-Marie Celer en page 120 !