
« Bien sûr, les commentaires du net étaient lamentables et Le Figaro a eu raison de les supprimer. Mais ils ont existé et nous avons le devoir de nous interroger sur leur cause. Pourquoi cette haine ?
Le CSN affirme que le notariat est de mieux en mieux perçu par la société française. Bien sûr que non, le notariat est de mieux en mieux vu par les sphères du pouvoir, pas par la population ! Et cette constatation doit être au coeur de notre politique de réponse aux propositions d’Attali. D’où l’intérêt d’ouvrir un débat !
Pourquoi sommes-nous si mal-aimés ?
Peut-être parce que nous touchons ce qui représente l’argent pour les Français (c’est-à-dire, pour la majorité d’entre eux, les maisons) ? Or, sur ce sujet, le notaire détient le savoir. Le public en déduit qu’il ne possède pas des armes égales, d’autant que le langage lui-même est abscons et le tarif incompréhensible, ce qu’il ne supporte pas ! C’est cette image latente d’injustice qui déclenche ce qui n’est, dans le fond, que de la jalousie. Bien sûr, on peut positiver et se dire que la haine est le prix de la réussite. Mais alors pourquoi la réaction est-elle inverse vis-à-vis des footballeurs ? Peut-être parce que, pour le public, ils sont la preuve vivante que « l’enfant de la rue » peut accéder au pouvoir ? À leur égard, l’identification est automatique. Ce n’est pas le cas pour le notaire qui, pour le public, n’accède à sa fonction que parce qu’il est « fils de notaire ». Toujours l’idée d’injustice ! Si nous n’en prenons pas conscience, nous risquons de mal réagir face aux attaques qui se multiplient. Oui, nous sommes mal-aimés, parce qu’en plus d’une situation de fait à laquelle nous ne pouvons rien, nous commettons certainement des erreurs !
Ne faut-il pas communiquer sur le fait que notre travail essentiel ne consiste pas à « gérer les fortunes », mais à « prévoir l’imprévu » pour sécuriser toutes les parties à un acte ?
Ne faut-il pas insister sur l’ouverture réelle de la profession et le nombre minoritaire des « fils de notaires » ?
Ne faut-il pas renoncer, pour transformer notre image, à tout ce qui symbolise « l’argent » ?
Pourquoi n’avoir imposé qu’aujourd’hui des associations aux notaires dont les revenus sont excessifs ?
Pourquoi ne pas abandonner les “Jaguar” aux footballeurs ?
Était-il vraiment nécessaire d’avoir un siège du CSN aussi somptueux ? Au lieu de nous valoriser, cela nous fragilise. Être ou paraître, ne serait-ce pas la question ? »