« Le philosophe n’est point enthousiaste » écrivait Voltaire, mais le monde leur a-t-il jamais appartenu ? S’il est tel qu’il est, ce n’est pas « la faute à Voltaire », mais la conséquence de l’activité de tous les enthousiastes qui nous ont précédés, notamment dans l’industrie. Ce sont des « enthousiastes optimistes », passionnés, chaleureux, que tout oppose aux apathiques, aux blasés, aux sceptiques, voire aux négatifs…
J’ai découvert l’enthousiasme civique, constructif et participatif avec la jeune Chambre économique de Villefranche-sur-Saône. Je l’ai conservé durant ma présidence de la Chambre des notaires de l’Ain, puis du Conseil régional. Dire que le notariat, après la jeune Chambre, fut un bonheur total est évident. J’ai vécu la confraternité notariale comme un cadeau qui me fut rendu au centuple. Patron, j’ai éprouvé une immense satisfaction et j’ai reçu de mes employés plus que je n’aurais jamais imaginé. J’ai eu l’honneur de servir la profession et j’ai été convaincu, tout au long de ces années, de la nécessité et de l’utilité du notariat. J’avais de l’ambition pour ma profession et j’ai fait en sorte de la promouvoir.
Bien sûr, je n’étais pas d’accord sur tout (la ligne K, les indemnisations aux élus, la remise d’un insigne aux notaires assistants). Aux rares confrères que j’ai contrariés, je rappelle simplement que, dans toute organisation humaine, l’opposition est nécessaire pour permettre l’adaptation aux temps qui courent…
Aujourd’hui, je reste convaincu que si la profession a résisté aux assauts du libéralisme, du socialisme ou du conservatisme, c’est grâce à ses structures. Car, comme l’Eglise, le notariat pèche plus souvent par les hommes qui le composent et le gouvernent, que par son organisation.
En revanche, constatons que le notariat réussit magistralement à être oecuménique, évitant toute dérive outrancière d’une minorité quelle qu’elle soit, preuve que les structures sont solides et qu’il existe chez les confrères un sens partagé de la solidarité et de la responsabilité.
C’est une des raisons pour demeurer optimiste et croire en l’avenir du notariat, conduit par des jeunes qui sauront l’influencer, supprimer les quelques archaïsmes existants, gommer certains excès administratifs et comptables, ouvrir de nouveaux marchés, maintenir la cohésion, communiquer mieux et plus, s’arc-bouter sur l’éthique et enfin, le stabiliser sous la tutelle impérieuse de l’authenticité responsable et irréprochable.
C’est mon Credo et c’est ce que je souhaite au notariat pour cette nouvelle année 2008 !