Notariat 2000 : Lors du Congrès MJN à San Francisco, vous êtes allés chez les lawyers et dans les universités. Quelles sont vos impressions à votre retour de Californie ?

 

Yvon Rose : Je garde comme impression la nécessité absolue d’aborder ce siècle avec un nouvel état d’esprit.

 

• Il nous faut propager la force économique de l’incontestabilité de nos actes en tant que telle, plutôt que de mettre en avant des notions floues pour le public de force exécutoire. Le notaire régulateur a un bel avenir si nous réussissons à peaufiner tous nos outils qui constituent des garde-fous, des références indiscutées pour le marché. Réal bien sûr, mais aussi tous les fichiers à destination du public. Début 2008, nous serons reçus par Mme Frison-Roche, Professeur des Universités à l’Institut d’études politiques de Paris, pour continuer à travailler sur la régulation et la profession.

 

• Réagir avec l’économie, c’est aussi adapter nos modes d’exercice et nos structures d’entreprise. Il n’y a pas qu’un marché, mais des marchés, ce qui conduit obligatoirement à la spécialisation. Nous devons nous inspirer de la médecine. L’Office notarial spécialisé auquel pourrait faire appel la plus grande partie des notaires, sans crainte de détournement de clientèle, est une réponse nouvelle à mettre en œuvre. Les spécialisations existantes, pour nécessaires qu’elles soient, ne répondent qu’à un type de notariat. Il s’agit d’apporter une réponse lisible et visible par tous les clients aux besoins si divers. L’Office notarial spécialisé en droit international est prioritaire !

 

• Il faut aussi l’articuler avec le notaire exportateur, en pouvant signer des actes à force probante hors de l’Union européenne. La France, « base arrière du seul conseil », dont l’activité est réglementée dans chaque pays, n’empêche pas de suivre nos clients qui circulent en dehors de l’Union, et d’aller signer, ensuite, l’acte sur l’autre continent. Notre droit continental doit s’exporter. Nous essayerons d’avancer avec le ministère des affaires étrangères et avec l’élu de l’Ouest américain.

 

• Mettre le paquet sur le conseil, le conseil spécialisé, sera une des requêtes que l’équipe du congrès développera auprès de notre Garde. Nous devons enfin admettre que l’article 4 est le baromètre du beau fixe de notre profession, le seul ressort financier apte à permettre l’investissement, notamment dans les Hommes.

 

• Enfin, il faut favoriser tous les outils du chef d’entreprise au notariat. À commencer par les langues et le marketing. Il faut également revoir la formation et adopter un plan national de développement du notariat, à 3 ou 5 ans maximum. Tous nos services doivent être remis à plat, être plus segmentés. Des têtes mieux faites, moins pleines de tout, plus spécialisées et plus tournées vers l’extérieur.

 

Go young women, young men…