Pour la majorité des observateurs, l’année 2012 s’annonce compliquée. Y compris dans le notariat. Et vous, en attendant que la bise ne vienne, êtes-vous plutôt cigale ou fourmi ?
Entre la crise financière mondiale qui n’a pas fini de se prolonger, et les remous politiques que ne manqueront pas de susciter la prochaine élection présidentielle, il y a déjà de quoi être préoccupé. Quand se rajoutent les effets prévisibles du dispositif fiscal, applicable à partir du 1er février prochain, beaucoup de notaires pronostiquent un important trou d’air pour le prochain millésime. D’autant que les concurrents (avocats, agents immobiliers), qui vont souffrir, eux aussi, se montreront encore plus agressifs ! À court terme et jusqu’à la fin de l’année, il est sûr que les carnets de commande seront bien remplis. Mais ensuite, comment faire face quand « la bise sera venue » ?
La fourmi révise « ses gammes »…
Certains, naturellement dotés d’un tempérament « fourmi » et aimant anticiper, se préparent au choc : s’ils ne l’ont déjà fait, ils révisent leurs gammes dans le domaine du conseil patrimonial. Il faut dire que l’activité de conseil en gestion de patrimoine connaît un regain de faveur. Aux dernières nouvelles, un cabinet sur deux recrute (cf le Point 10/2011). Cela s’explique très bien : face à un marché boursier traumatisé, à des produits assurance-vie ne bénéficiant plus des avantages qui faisaient leur charme, et un secteur immobilier plein d’incertitudes, les épargnants sont déboussolés. Ils ont plus que jamais besoin de trouver des repères auprès de personnes de confiance. D’autres se disent que l’heure est venue de se (re)mettre à la négociation immobilière et/ou à l’expertise. Même si les temps seront sans doute durs dans le secteur immobilier, il vaut mieux mettre toutes les chances de son côté en s’assurant de la maîtrise des dossiers dès leur origine. C’est-à-dire au début de la négociation. Quelques-uns se diront que c’est peut-être bien le moment de mettre en œuvre les améliorations nécessaires au bon fonctionnement de l’office. Ces améliorations, dont on sait, depuis longtemps, qu’elles sont indispensables… Mais bon, tant que les choses vont bien, c’est tellement plus facile de se la couler douce !
…et la cigale se laisse vivre
A contrario, ceux qui, comme notre amie la cigale, sont plutôt enclins à se laisser vivre, se disent qu’il sera toujours bien temps de voir. Sauf que… Si les temps redeviennent brutalement très durs, le retour à la réalité va faire mal. Quand un sportif a perdu l’habitude de l’entraînement, il lui faut beaucoup de temps et d’efforts pour revenir à un niveau convenable. Alors, on va reparler de licenciements sauvages, envisager des coupes drastiques dans les dépenses de l’office, sans trop distinguer les dépenses nécessaires de celles qui sont superflues. Enfin, dernier recours, on va compter sur la providence ou implorer la Bonne Mère en espérant qu’elle aidera à passer le cap et en regrettant, sans doute, au passage, de ne pas avoir été plus prévoyant ! En vérité, l’histoire se répète. Notre bon Jean de La Fontaine l’avait merveilleusement illustré avec sa fable « La Cigale et la fourmi »… mais il semble que beaucoup, dans la profession, aient oublié leurs classiques !