Les structures volontaires étaient présentes au congrès national des notaires. L’occasion pour Notariat 2000 de rencontrer Elisabeth Couturon, Présidente du Syndicat national des notaires, et Christian Bernard, Président du Mouvement Jeune Notariat…

 

“Un syndicat fort au service de tous les notaires » Elisabeth Couturon

Élue à la tête du Syndicat national des notaires le 17 mars dernier, Elisabeth Couturon, notaire en Corrèze, succède à Jean-Yves Cannesson. Avec son équipe, elle est bien décidée à faire entendre la voix du Syndicat et à participer, avec tous les adhérents, à la marche en avant du notariat !

 

 

Notariat 2000 : Quel est l’esprit du Syndicat national des notaires aujourd’hui ?

EC : Le même qu’à sa création ! C’est un syndicat patronal juridiquement nécessaire à la profession qui a été créé dans un esprit de liberté et de complémentarité avec les instances professionnelles. En effet, seul un syndicat reconnu peut espérer mener à bien une action judiciaire au profit de la profession : les notaires en ont fait la malheureuse expérience, il y a quelques années, avec l’affaire “Capital”. Ceci ne devrait plus se reproduire, car notre représentativité est aujourd’hui incontestable du fait de nos effectifs (800 adhérents à ce jour), de notre expérience et de notre indépendance. Le Syndicat est à l’écoute de tous les notaires de France pour entendre leur point de vue et défendre leurs intérêts. C’est d’ailleurs ce qui nous a conduits à écrire à la Commission Attali pour participer à ses travaux.

 

Notariat 2000 : Quel est votre point de vue à cet égard ?

EC : C’est un mauvais procès qui nous serait fait, compte tenu des très nombreux atouts de notre belle profession en évolution constante et tournée vers l’avenir au service de tous les usagers. Mais la vigilance doit être de rigueur. Si l’on veut supprimer le système actuel, il n’y a que deux alternatives : soit on fonctionnarise, mais l’État n’a pas les moyens d’assumer ses tâches régaliennes puisqu’il est obligé de diminuer le nombre de ses fonctionnaires, soit on libéralise, mais que deviennent alors le service public et son universalité ? Bien qu’il y ait matière à se scandaliser, il nous paraît important de demeurer dans une attitude constructive et d’être force de propositions si cela apparaissait nécessaire. C’est le message que nous allons faire passer à la Commission Attali.

 

Notariat 2000 : Quels sont vos objectifs pendant ce mandat ?

EC : Avec mon équipe, nous voulons un syndicat fort, dynamique et enthousiaste ! Pour renforcer notre représentativité, nous avons musclé notre « maillage » et mis à la disposition des notaires un délégué dans chaque région de France. Enfin, nous avons mis en place des groupes de travail au sein du Syndicat (commissions sur l’Europe, statuts et éthique, petits offices…).

 

Notariat 2000 : Vos prochains rendez-vous ?

EC : Nous organisons début 2008 à Paris un séminaire sur les structures d’exercice de la profession et planchons sur notre prochain congrès qui aura lieu en 2009 à Bordeaux. Un rendez-vous important car ce sera l’occasion de fêter les 60 ans du Syndicat !

 

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“Ouverture et Mouvement” Christian Bernard

Président des Rencontres de Maillot, des Congrès MJN 2005 (Chine) et 2006 (Grèce), Christian Bernard est à la tête du Mouvement Jeune Notariat depuis maintenant 9 mois. Son plan d’action : l’ouverture et le mouvement…

Notariat 2000 : Comment peut-on définir aujourd’hui le MJN ?

CB : Lorsque Louis Reillier a créé le Mouvement Jeune Notariat, il souhaitait « secouer la poussière des panonceaux » et réagir ainsi à une certaine tendance à l’acceptation paresseuse, à une absence de recherche, à une notion sans grandeur de la profession. En cette année du cinquantenaire de notre Mouvement, MJN se veut plus que jamais cet espace de liberté et d’imagination, cher à son fondateur. C’est une structure libre, ouverte aussi bien aux notaires qu’aux collaborateurs, réunissant des hommes et des femmes qui ont l’esprit jeune et sont toujours à l’affût de solutions nouvelles pour mieux servir la profession. Beaucoup le définissent comme « l’aiguillon de la profession » et voient dans le mouvement « un laboratoire d’idées ». Mais quelle que soit la définition qu’on lui attribue, le MJN est une force de propositions indépendante et indispensable à la profession. Nous avons un rôle important à jouer, y compris auprès du CSN qui est à l’écoute de nos idées.

 

Notariat 2000 : Quels sont vos objectifs pendant votre mandat ?

CB : Ils se résument à deux mots : ouverture et mouvement ! Ouverture tout d’abord, car nous souhaitons toucher une large frange du notariat et notamment les jeunes. Beaucoup de confrères, notaires assistants et collaborateurs ignorent ce qu’est le Mouvement, ses fondements, son esprit, sa philosophie. Nous souhaitons aller à leur devant. Dès 2008, nous allons ainsi mettre en place un réseau avec des correspondants dans chaque région pour relayer les idées MJN au sein des Compagnies, des Conseils régionaux, mais aussi des universités. Mouvement ensuite car le MJN entend bien rester une force de propositions et s’inscrire dans l’action. Des commissions ont été créées en début d’année. Nos efforts portent notamment sur -le parrainage qu’il nous semble important de développer, -les jeunes avec l’idée d’un « Maillot jeunes » qui est en train de germer, mais aussi -l’Europe. Nous réfléchissons ainsi à un nouveau label de notaire européen…

 

Notariat 2000 : Quelle est votre actualité ?

CB : Elle est riche ! C’est, tout d’abord, notre congrès annuel qui a pour thème l’Economie et le Droit et qui va débuter, sous la conduite de son Président Yvon Rose, dans quelques jours à San Francisco. Notre second grand rendez-vous aura lieu le 1er décembre puisque nous fêterons les 50 ans du Mouvement. Bien que les premiers statuts aient été signés en juin 1957, nous avons souhaité associer cet anniversaire avec Maillot qui est l’un des plus beaux fleurons de MJN. La soirée sera d’ailleurs animée par Jacques Benhamou, qui présida en 1979 les premières rencontres de Maillot. Mais notre actualité, c’est aussi la Commission Attali qui interroge tant d’entre nous. Aux côtés de toutes les forces du notariat et du CSN, nous veillons et nous ferons des propositions afin que l’image du notaire demeure celle de la confiance et de la compétence.