La dernière polémique orchestrée par nos élus concernait les civilisations, et le fait qu’on puisse les comparer et déduire que certaines sont supérieures aux autres. Ce débat sur lequel Notariat 2000 n’a pas à prendre parti, m’inspire une réflexion sur les civilisations du droit…

 

N’est-ce pas dans une époque comparable à celle que nous vivons actuellement qu’est apparu le Conseiller Réal ? Par son intelligence, sa modération, sa tolérance, sa rigueur et son pragmatisme, il a proposé au législateur la présence d’un juriste capable de juguler la force au profit du droit. Le notariat en est issu.

Il fut longtemps respecté parce que l’époque le voulait « utile », puis « efficace ». Peu à peu, il le fut moins. Le notariat était moins sûr de ses valeurs, ambivalent dans ses ambitions.

À présent, il est parvenu plus qu’au milieu du gué. Il est face aux avocats qui lui disputent son rôle d’officier public au service de l’authenticité… Si toutes les civilisations sont comparables au plan du droit, les pratiques se valent-elles ? Pas de mon point de vue.

L’avocat, défenseur d’un client, représente le règne de l’argent, de l’affrontement, et le plus souvent la victoire du plus fort, du plus malin, du plus sournois…

Le notaire, respectueux du droit, sous l’autorité de l’Etat, représente l’équilibre, l’indépendance, l’organisation, l’efficacité, le juste prix…

En ces temps de confusion dans les esprits, à l’heure où planent les craintes d’une invasion des avocats et du recul de l’authenticité (cf. notre enquête page 6 et suivantes), il était nécessaire de le rappeler…