Depuis plus d’un an, au gré de nouvelles plus ou moins inquiétantes, les cours de bourse s’élèvent, s’effondrent puis s’envolent, contribuant ainsi à l’enrichissement de spéculateurs avisés, voire à l’intérêt bien compris des banques.
Regard sur l’actualité
Fin août, Breakingviews, le site anglophone de l’élite financière mondiale, n’hésitait pas à titrer : « Une bulle d’angoisse plane sur les marchés mondiaux ». Ainsi, après la crise née de la méfiance des banquiers entre eux, puis la méfiance des agences de notation vis-à-vis des États trop endettés, puis leur méfiance envers les possibilités des Banques Centrales de secourir les États, l’angoisse portait sur les craintes d’une récession de l’économie américaine. Avec, dans son sillage, un affaiblissement de l’Europe six mois plus tard. Et puis, en septembre, on apprenait la hausse inattendue de l’industrie manufacturière américaine qui déclenchait une nouvelle hausse des bourses mondiales. Que penser de la multiplication de ces revirements de tendance ?
En premier lieu, ces évolutions en dents de scie reposent essentiellement sur l’interprétation de chiffres à très court terme, par des institutions et des analystes très proches des milieux financiers et donc du secteur bancaire. En second lieu, on peut s’étonner de la santé florissante d’une majorité de grandes banques, dans une économie occidentale « anémiée » et qui, surtout, essaie de se sortir de la crise dans laquelle l’a plongée, fin 2008, la déconfiture du système financier mondial. Dans une économie où la croissance est faible et donc l’augmentation des bénéfices bancaires problématique, la possibilité de s’enrichir sur la multiplication des écarts de bourse peut apparaître séduisante. D’autant que ces fortes fluctuations, sans réelle orientation des cours, ont pour effet secondaire de maintenir les taux à bas niveau, améliorant ainsi la marge sur les prêts bancaires. Or, pour passer d’une hausse excessive à une baisse alarmante, il suffit de faire souffler le chaud et le froid au bon moment. Les grandes agences de notation qui ont une éthique pour le moins discutable, sont parfaitement à même de jouer ce rôle. Et elles semblent fort bien l’assurer au détriment des États et des sociétés qu’elles maltraitent sans états d’âme.
Tendance concernant l’activité
N.B. Alors que durant la période estivale l’activité chute, les négociateurs prévoient une reprise sensible en septembre et octobre
Comme prévu, la période estivale s’est traduite par un net ralentissement de l’activité notariale. Cependant, la rentrée, malgré les perturbations prévues sur le plan social, s’annonce plutôt bien. Dans les études, 26 % de nos correspondants considèrent que l’activité sera en augmentation contre 18 % qu’elle sera plus faible. Au niveau des compromis, ces chiffres s’inversent : l’écart entre optimistes et pessimistes passant de + 9 % à – 8 %. Ils laissent entrevoir quelques difficultés pour la fin de l’année.
Tendance concernant les prix
N.B. L’amélioration sensible des prix de l’immobilier depuis le début de l’année semble marquer le pas pour les deux mois à venir, quel que soit le bien observé.
Quel que soit le marché, les prévisions sur l’évolution des prix immobiliers apparaissent marquer un léger recul. Il faut dire que, durant le premier semestre, les hausses se sont multipliées un peu partout, sans pour autant atteindre les sommets de la capitale. Fin juin, les dernières publications des notaires faisaient état, sur Paris, d’une augmentation annuelle du prix des appartements parisiens de 9,8 %, avec un prix moyen de 6 680 €/m2. Il atteindrait même, fin août, 7 013 €/m2 suivant Meilleursagents.com. Cet emballement, un peu surprenant, était surtout circonscrit à l’Ile-de-France et à quelques villes pour lesquelles l’offre de biens, parfois inexistante, apparaissait fortement déséquilibrée face à une demande soutenue. Pour les deux mois à venir, les prévisions sont donc globalement plus réservées. Seuls 8 % des membres de notre panel estiment que les prix devraient poursuivre leur hausse. Pour 29 %, ils vont plutôt s’orienter à la baisse. Les 63 % restant prévoient prudemment le statu quo. Certains insistent d’ailleurs sur le caractère conjoncturel des hausses locales, comme Mes Thabard, Dechauffour et O’Neill qui notent qu’à Luçon, en Vendée, elle est essentiellement « liée aux ventes-rachats suite à la tempête Xynthia ».
Le conseil des notaires
Ces situations très variées sur le plan territorial font que les préconisations faites par les notaires aboutissent à un déséquilibre entre les “vendeurs” (53 %) qui veulent profiter de la baisse des prix et les “acheteurs” (42 %) qui pensent que, dans leur région, la reprise du marché devrait se poursuivre. Au niveau des terrains le déséquilibre s’inverse, 41 % se prononçant sur la vente contre 47 % pour l’achat marquant un intérêt toujours soutenu pour ce bien immobilier.
Évolution de l’environnement économique
En France, deux problèmes dominent actuellement la scène économique : l’assainissement des finances publiques et l’avenir des retraites. Ils se résument à un seul débat : qui doit payer pour que les réformes apparaissent justes ? En s’attaquant aux niches fiscales pour réduire le déficit public, le gouvernement semble avoir voulu épargner la classe intermédiaire puisque, suivant la Cour des comptes, la plupart de ces niches profitent aux ménages à haut revenu. Mais dans le cas des retraites, avec l’allongement des durées des cotisations, seuls sont concernés les salariés. Pour cette raison, l’opposition et les syndicats auraient aimé qu’une contribution au régime des retraites soit faite par une taxation des revenus du capital et, pas uniquement, par celle des revenus du travail.
NDLR : cette enquête a été rédigée le 15 septembre ; elle porte sur les mois de juillet-août.