Le thème de la démarche qualité a été “popularisé” lors du congrès du mouvement Jeune Notariat de La Rochelle en 1994. Ceux qui en suivirent les travaux se souviennent sans doute que les animateurs avaient associé à la thématique de la qualité, celle du management des offices en présence de plusieurs associés. Dans un premier réflexe, la tentation était grande de s’interroger sur l’intérêt qu’il pouvait y avoir à lier les deux. À l’analyse, cela est totalement pertinent…
Pour réussir la mise en place d’une démarche qualité, la condition première, essentielle même si elle n’est pas suffisante, réside dans la détermination de la direction. En présence de plusieurs associés, il est impératif que tous soient complètement sur la même longueur d’onde et partagent cette volonté. Or nombreuses sont les études où la relation entre associés n’est pas satisfaisante, pour employer une tournure euphémique. Alors adieu tout espoir de démarche de progrès !…
Communication
Ces “fritures sur la ligne” ont bien d’autres effets pervers, en matière de communication d’abord. Or l’efficacité des unités de production est fortement dépendante de la qualité de la communication en son sein. Comment une entreprise pourrait-elle offrir un service de qualité à ses clients si ses collaborateurs ne pratiquent pas régulièrement des mises à niveau de l’information ? Refleurira alors le fameux dialogue qui n’a jamais fait avancer le monde : “Pourquoi tu ne me l’as pas dit ? Et pourquoi donc tu ne me l’as pas demandé ?”.
Projet d’entreprise
Ces effets pervers ont pour cause principale l’absence, lors de la constitution de la structure sociale, d’une vraie réflexion sur le projet d’entreprise. On s’associe parce que l’on pense en retirer un avantage en termes financiers et aussi en confort d’exercice. Cela n’est pas suffisant pour garantir des lendemains heureux. D’autant que le mode de fonctionnement des SCP, la structure la plus répandue, repose sur le principe idyllique d’un pouvoir exercé par une collégialité. On sait depuis longtemps que, sauf exceptions rarissimes, cela relève de l’utopie. Comme l’on sait que la meilleure façon de rendre une structure inefficace consiste à paralyser ses organes de direction. À quand la mise en place obligatoire, dans chaque SCP, d’une fonction managériale clairement définie donnant à son titulaire la capacité de barrer convenablement le bateau ?