Êtes-vous un « pro » de l’organisation, de la logistique et du contrôle de gestion… ou, au contraire, cela vous laisse-t-il de marbre ? Enquête non exhaustive auprès d’un panel de notaires, abonnés et non abonnés à la revue.
1. Quelles nouvelles technologies utilisez-vous régulièrement ?
Incontestablement, vous êtes de plus en plus nombreux à utiliser les nouvelles technologies ! En effet, l’ensemble de notre panel a recours à internet. Mais si de plus en plus de notaires interrogés cèdent aux joies de l’électronique, ils restent souvent traditionnels dans les objectifs en se contentant majoritairement de numériser seulement leurs actes…
2. Quel budget consacrez-vous à la GED ?
Notre panel consacre en moyenne un peu plus de 5000 € par an à la gestion électronique des documents. Toutefois, quelques « irréductibles » ont trouvé des solutions techniques à coût réduit et se satisfont d’un photocopieur connecté et de logiciels libres. « Le principal coût, nous dit l’un d’eux, est le temps passé ».
3. Utilisez-vous des moyens de paiement en ligne ? OUI : 96 %
Plus de la moitié des notaires interrogés (55 %) utilisent à la fois Real et Internet pour effectuer des paiements en ligne. 36 % passent uniquement via Real… et 9 % seulement via internet ! Bizarre, vous avez dit bizarre ?
Notre avis : Comment peut-on encore utiliser « seulement » internet pour faire des paiements dans le cadre du notariat ? Peut-être notre question était-elle mal posée et aurions-nous dû préciser « à titre professionnel » ?
4. Disposez-vous d’un tableau de bord du suivi de l’activité de l’office ? OUI : 92 %
La quasi totalité de notre panel possède un tableau de bord de suivi de l’activité de l’office. Il en demeure toutefois 8 % qui résistent… et qui travaillent à l’aveugle !
Notre avis : Travailler sans tableau de bord, c’est un peu comme rouler avec une cagoule opaque en sens inverse d’une autoroute ! Pourtant 8 % ont fait ce choix. Là encore, notre question était sans doute mal posée… et peut-être, n’ont-ils pas, tout simplement, « d’outils spécifiques ».
5. Avez-vous installé le RADAR (PNF) ? NON : 64 %
36 % ont installé le Radar (PNF), généralement « suite à la recommandation du CSN », mais seulement 24 % l’utilisent. L’essayer, c’est toutefois l’adopter car tous les utilisateurs sont satisfaits des indications qu’il fournit. Laurent Raison (Morbihan) et Evelyne Beaume (Vaucluse) en apprécient la visibilité instantanée qu’il offre de l’évolution de l’activité. Jean-Michel Coquema (Indre-et-Loire) trouve l’outil « pratique et lisible ». Il regrette juste l’absence de comparatifs avec la moyenne des études de même taille. Son confrère du Calvados y voit le moyen d’effectuer un suivi mensuel des activités et une bonne analyse comparative.
Parmi les notaires qui n’ont pas installé le Radar, beaucoup songent à le faire prochainement. C’est le cas d’Olivier Arens (Morbihan), d’Arnaud Salvetat (SCP Lardiere, Maine et Loire) et d’Yves Chatelain (Aisne) qui utilise actuellement un tableau de bord « maison ». Le manque de temps est souvent cité comme un des principaux freins à l’utilisation du Radar. Les autres « récalcitrants » n’en voient pas l’intérêt (« Nous avons une petite structure » justifie un notaire d’Ille-et-Vilaine), se méfient des « produits de la grande maison » ou craignent « de destabiliser l’informatique obligatoire dont la fragilité est déjà préoccupante ». Une poignée, enfin, a déjà recours aux solutions proposées par les éditeurs. Ainsi, Jean-Paul Bercot (Doubs) utilise la solution proposée par Génapi et Sebastien Pfister (Bas Rhin) l’outil « Fiducial Management ». Les deux précisent être très satisfaits.
Notre avis : Le principe même des outils est de répondre à un besoin. Le fait que 64 % n’aient pas fait la démarche et que 12 % l’aient faite sans y donner suite, semble démontrer que le Radar ne répond à aucune attente. On peut donc légitimement s’interroger sur l’opportunité de ce type d’opération.
7. Estimeriez-vous utile de vous faire accompagner par un professionnel du contrôle de gestion ? OUI : 64 %
La majorité de notre panel ne voit pas d’inconvénients à se faire accompagner par un expert comptable ou un autre professionnel du contrôle de gestion. François Dehay (Calvados) qui n’a pas de formation comptable et dont la structure est trop petite pour avoir un comptable, y est favorable. Jean-Marie Henri (Cantal) également. Evelyne Beaume a déjà recours à un expert comptable. « C’est indispensable ! » nous dit-elle. Pour son confrère du Loir-et-Cher, cela permet d’avoir « un autre regard sur l’activité ». « L’expert-comptable a des connaissances complémentaires à celles du notaire ; un suivi de sa part est utile » souligne un lecteur de l’Oise. « Cela permet d’assurer une plus grande sécurité à la comptabilité et donc à nos clients » témoigne, à son tour, un notaire du Vaucluse. Olivier Arens (Morbihan) est plus nuancé dans sa réponse. Le recours à un professionnel du contrôle de gestion doit se faire « occasionnellement sur certains points, mais pas pour les décisions stratégiques ». « Chacun son métier ! » surenchérit son confrère du Maine-et-Loire. Catherine Bonichot (Moselle) estime, quant à elle, que ce serait « trop lourd et trop cher » pour sa structure.
Notre avis : Le notaire n’est-il pas pour lui-même le pire des conseils ? Une vision externe, pas synonyme d’autorité externe, nous paraît nécessaire pour coordonner implication et recul.