Pour son départ de la rédaction en chef de « Droit et Patrimoine » (1), Marie-Anne Ribeyre nous fait un joli cadeau.
Elle livre, dans son édito (n° 150, juillet août), son sentiment sur les professions d’avocats et de notaires. Son poste privilégié d’observation lui permet de donner un avis autorisé et objectif. En résumé, et en essayant de ne pas trahir sa pensée, elle considère que la profession d’avocat manque de cohésion, par excès d’indépendance, ce qui lui nuit quand elle revendique. Quant au notariat, il manque « d’esprit de conquête » et s’abrite derrière son homogénéité pour obtenir des succès réels (exclusion de la directive « services »). Mais il regarde passer le train des activités hors monopole sans monter dedans, ou pour une si petite partie. Ce constat quant au notariat, des notaires éclairés l’avaient dressé avant elle : je pense à Louis Reillier et à Gérard-Julien Saint-Amand, mais aussi à feu la Conférence du plan. Pourquoi tant de nostalgie par rapport à elle ? Et pourquoi les Instituts supportent-ils mal la comparaison ? Lourdeur du système ? « Étatisation » d’une structure et son engourdissement ? Là où les chevaux légers de la Conférence du plan semaient la bonne graine, où les blés de la moisson n’étaient pas fauchés en herbe, ni brimés par une réglementation tatillonne, là où donc les expériences pouvaient éclore, il a été mis en place une structure de chars lourds et de forteresse à la Vauban. Dans un contexte concurrentiel, les forteresses finissent souvent par tomber et les guérilleros l’emportent sur les chars lourds. Puisse un regard extérieur et bienveillant nous aider à prendre conscience de nos faiblesses et de notre impératif besoin d’évolution. Merci Marie-Anne Ribeyre et bon vent à la proue du Groupe Monassier !
1. Marie-Anne Ribeyre a pris, depuis le 1er juillet, le secrétariat général du Groupe Monassier France.