On appelle ça « le burn out » (« incendie intérieur »). Conceptualisé par une psy américaine dans les années 70, le « burn out » se caractérise par un épuisement émotionnel, entraînant démotivation et laissant les gens vidés de l’intérieur (mais intact à l’extérieur). Aujourd’hui, tout le monde est touché, y compris dans le notariat. Mais comment y échapper ?
Un ami me raconte que son fils, cadre dynamique en pleine ascension, est hospitalisé et qu’il a « pété les plombs ». Quelques jours plus tard, un confrère m’appelle à 14 heures pour me dire qu’il n’en peut plus, qu’il a annulé tous ses rendez-vous, qu’il est au fond de son lit et ne veut plus le quitter ! Soudainement, il a craqué. Le fils de mon ami comme le confrère ont été, tous les deux, victimes d’un « burn out »…
Les facteurs de stress
Certaines personnalités, particulièrement sensibles
au stress, sont plus sujettes au « burn out » que d’autres. Mais il est évident que les facteurs d’anxiété sont partout :
– surmenage dû à la charge de travail,
– absence de reconnaissance,
– manque de soutien (proche, famille, hiérarchie, collègue),
– rémunération insuffisante,
– perte de sens.
Cela entraîne des manifestations ou des ressentis comme la perte de confiance en soi, l’irritabilité, mais aussi des difficultés de concentration, une indécision jusqu’aux conséquences physiques, fatigue excessive, maux de tête, de dos et tensions musculaires.
Les différentes phases du syndrome
1°) La phase d’alarme qui est une manifestation de stress
2°) La phase de résistance durant laquelle le métabolisme s’adapte aux sensations de stress
3°) La phase de rupture ui enclenche la réapparition des réactions au stress, mais elles sont alors irréversibles.
4°) La phase d’épuisement qui se traduit par une perte des défenses psychologiques et une angoisse constante
Les solutions
L’idée que la responsabilité incombe uniquement à l’entreprise, voire au dirigeant, est trop simpliste. Hélas, ce dernier, surtout parmi les professions libérales, n’est pas toujours formé au management et manque souvent de soutien. Le travail occupe une place importante dans la vie du notaire, mais aussi dans celle de ses collaborateurs. Nous travaillons pour gagner notre vie, mais surtout pour construire notre identité. Il est important que le notaire apprenne à « gérer » ses clients et veille à ne pas basculer son propre stress sur ses salariés. Plus le dirigeant sera inquiet, plus il aura besoin de se rassurer et plus il mettra ses salariés sous pression, sans prendre en compte leurs spécificités individuelles et notamment leurs réactions émotionnelles.
Pour améliorer la situation :
1. Il faut (re)créer un climat de dialogue. Il faut parler de son ressenti, de son mal être à ses associés, à ses collègues, à sa hiérarchie. Il faut favoriser la discussion. A défaut, la situation se cristallisera. Des études réalisées dans divers pays aboutissent toutes à la même conclusion : les salariés encouragés à exprimer leur ressenti sont plus épanouis dans leur travail, davantage impliqués et gagnent en productivité.
2. Il faut aussi laisser respirer les équipes. Nous allons encore traverser une année difficile, beaucoup d’entre nous sont en soucis. Dites ce que vous ressentez et tout le monde ira bien ! Vos équipes vous soutiendront comme vous les soutiendrez. Vous verrez, tout ira beaucoup mieux