Dominique Brossier a souhaité rebondir sur une des propositions du Congrès MJN dévoilée, en avant-première, par Xavier Méchain dans notre précédent numéro.
« Il existe à Angers la place du Pilori. J’ai bien envie d’y déférer mon voisin Xavier Méchain afin de le punir d’avoir retenu pour le congrès MJN 2011 cette saugrenue « proposition d’avenir » : l’assouplissement de la règle d’emploi exclusif de la langue française dans les actes notariés. Si je le complimente d’avoir accepté d’être rapporteur général à ce congrès, je ne peux que m’offusquer qu’il ait pu retenir ce thème. L’ordonnance de Villers Cotterets, promulguée par François 1er en 1539, a décidé précisément « de dire et faire tous les actes en langue française. Et parce que de telles choses sont arrivées très souvent, à propos de l’intelligence (la compréhension) des mots latins utilisés dans les arrêts, nous voulons que dorénavant tous les arrêts et autres procédures, que ce soit de nos cours souveraines ou autres, subalternes et inférieures, ou que ce soit sur les registres, enquêtes, contrats, commissions, sentences, testaments et tous les autres actes et exploits de justice ou de droit, que tous ces actes soient dits, écrits et donnés aux parties en langue maternelle française, et pas autrement ». Il n’est pas inutile de rappeler que l’article 2 de notre Constitution stipule que « la langue de la République est le français ». Ajoutons que la région des Pays de la Loire, qui est celle de notre rapporteur, est le lieu de naissance de Joachim du Bellay (Liré) et chacun doit savoir que celui-ci fut le principal rédacteur de l’œuvre, publiée en 1549, « Défense et illustration de la langue française ». En affichant www.leslyriades.fr/ on découvrira qu’une association de cette région milite afin que tous les français se préoccupent de « la promotion et l’illustration de la langue française ». Celle-ci est notre bien commun, le premier marqueur de notre identité et il apparaît surprenant qu’un congrès de notaires, officiers publics, ait pu retenir un tel thème. Lors du 450e anniversaire, en 1999 à Liré, du texte de Du Bellay, les auditeurs présents ont été marqués par les propos du délégué général du Québec à Paris. En substance, il reprochait aux Français de France de n’être pas suffisamment attentifs à la langue française dont ils ne sont pas les seuls locuteurs, cette inconséquence pouvant être nuisible à toute la francophonie. En toute confraternité et à bon entendeur, salut ! ».