L’académie nous avait donné précédemment la définition du mot « mobilisation ». Le Conseil des sages vous propose ce mois-ci celle du mot « naïf »
Naïf : S’il est un adjectif qui s’applique naturellement au notariat, c’est bien celui-ci ! L’exercice de la profession est une forme d’art naïf, puisqu’il s’agit « d’exprimer simplement la vérité, la nature, sans artifice ». Le notaire se doit d’être naïf, si l’on entend par là « gracieusement inspiré par le sentiment ». Il « exprime sans artifice ce qu’il aurait intérêt à cacher ». Il finit par l’être et « ne plus comprendre ce que tout le monde comprend ». C’est du reste ce qu’a rappelé, à demi-mot, le garde des Sceaux, le 28 janvier dernier, par un audacieux « je fais ce que je veux ». Il est vrai que cette forme de naïveté touche, plus fréquemment, ceux qui n’ont jamais dû se poser clairement les questions essentielles : quel intérêt présente cette profession ? Pourquoi faire l’effort de devenir l’un d’entre eux ? Dois-je plutôt parier sur un autre cheval ? Moi qui ne suis pas fils de notaire ne devrais-je pas plutôt essayer de devenir Président de la République et supprimer cette profession ? Bref, si le notariat est naïf, ne serait-ce pas, au moins en partie, en raison de l’origine latine de l’adjectif « natif » (« nativus » en latin) ? Le poids des mots, comme celui de l’hérédité, est ainsi une fois de plus démontré ! Le mois prochain, si MAM le veut, nous définirons le mot « optimiste ».