En ces temps de crise, la recherche tous azimuts d’économies devient une priorité, même pour le notariat. Les économistes les plus distingués nous recommandent de gérer notre temps et celui de nos ressources humaines, en optimisant l’organisation de nos offices. Mais aucun n’a, à ce jour, songé à économiser la langue…

Le notariat est par excellence, par essence même, la profession de l’écrit. La majeure partie du temps y est consacrée. Écrire, comme nous le faisons aujourd’hui, en bon français, est bien compliqué, mais surtout abominablement chronophage.

 

Réforme de l’orthographe

D’instinct, les adeptes des SMS, des e-mail, des « chats » (prononcez « tchat »), des « blogs » ont considérablement simplifié le langage de communication à un tel point d’ailleurs, que pour le comprendre, il conviendrait d’éditer un dictionnaire spécifique ! Mais, incontestablement, ces nouveaux scripteurs font de substantielles économies de temps, de papier, d’encre, de frais de port et génèrent moins de stress. L’idée d’appliquer ce « genre littéraire » à nos actes, sous prétexte d’économies, relèverait certainement d’un esprit dérangé. Transposer purement et simplement cette pratique ferait de nos écrits un charabia. Mais c’est sans compter sur l’esprit inventif du notariat ! Non seulement, il a réalisé cet exploit, mais il a fait mieux encore en concevant l’acte européen, dans une langue comprise de tous. La réalisation de cette prouesse a été possible grâce à l’invention d’une langue unique et la mise en place d’une pédagogie. Dans le choix de la langue, trois possibilités étaient offertes : le français, l’allemand et l’anglais. L’anglais, bien que langage universel, n’a pas été retenu, les sujets de sa Très Gracieuse Majesté montrant trop de réticence à la construction de l’Europe. L’allemand, parlé par le plus grand nombre d’habitants de l’Union Européenne, était en très bonne position. Finalement, les excellentes relations entre Angela et Nicolas ont abouti, sous la médiation du notariat, à un compromis. Ainsi, le français a été retenu, mais les Allemands ont obtenu une réforme de l’orthographe, si compliquée dans la langue de Molière, qu’elle a nécessité l’établissement d’un plan quinquennal.

 

Plan quinquennal testé en Alsace

Voici les grandes lignes de ce plan quinquennal.

• Première année

- Tous les accents seront supprimés ;

- Les sons « s », « z » et « c » remplacés par « z » ;

- Les sons « k » et « q » par « k ».

Ainzi zezi zupprimera enormement de konfusions.

• Zekonde annee

Le « ph » zera remplacé par le « f ». Ainzi ’philosophie’ s’écrira « filozofi ». Zela aura pour effet de rakoursir beaukoup de mots de kelke vingt pourzent.

• Troisieme année

Des modifikations plus draztikes zont enkore pozibles. Ne plus redoubler les lettres ki l’etaient et admetre le prinzip de la zuprezion des « e » muets, zourze de konfuzion tou kom d’autr letr muet.

• Katriem ane

Zet edukazion fet, on remplazera « g » zoi par « ch », zoipar  » j », zoi enkor par « k » zelon les ka. Ze ki zimplifira davantach enkor l’ekritur de touz.

• Zinkiem ane Le « b » zera remplaze par le « p » et le « v » zera lui auzi apandone, au profi du « f ». Efidamen, on kagnera ainzi pluzieur touch zur le klafie. Un foi ze plan de zink an achefe, l’ortokraf zera defenu lochik. Les chen pouron ze komprendr et komunike. Le ref de l’unite kulturel de l’Europ zera defenu realite. La rechion test a été l’Alzaz. Zai un zukze. 90 % dela populazion le pratik decha kourament. On krin zepentan bokou d’ankoiz pour lesautr rechion de Franz.

Afer a suivr !