J’ai fait un rêve…

Etant titulaire d’une SPFPL, je me mis en quête de toutes les SEL de professions du droit et du chiffre de France et de Navarre. Mon but était de prendre des parts dans leurs activités.

 

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Je commençais, bien évidemment, par mes confrères. Ils étaient étonnamment peu nombreux à exercer sous cette forme sociale. Je trouvais tout de même quelques créateurs récents ainsi qu’une poignée d’illuminés. Les avocats étaient des cibles beaucoup plus faciles. En province comme à Paris, petits et grands cabinets étaient souvent des SEL.

J’eus peu de problèmes pour trouver un nombre suffisant d’huissiers et de commissaires priseurs. Les experts comptables n’étaient pas en reste non plus.

Une fois ce recensement opéré, je me mis en quête de racheter des parts de toutes ces professions. Ce ne fut pas toujours facile, notamment vis-à-vis des plus nantis. Mais à force de persuasion et de conviction feinte pour l’interprofessionnalité, je réussis à ramener, dans ma petite entreprise, bon nombre de parts de SEL en tous genres.

Bien évidemment, les autres professions du droit et du chiffre ne m’intéressaient absolument pas. Le seul intérêt que j’y voyais était purement financier.

Les dividendes remontaient régulièrement. Ma SPFPL devenait de plus en plus prospère et mon compte en banque personnel ne cessait de se remplir. Gérer une étude, quelle que soit sa forme, est déjà très prenant. Avoir des intérêts dans une multitude de structures était encore pire !

Entre les contrôles nécessaires de chacune des entités dans lesquelles je me trouvais associé, les assemblées générales, les inspections… je ne pouvais plus m’occuper de mon étude. Les choses commencèrent à aller de plus en plus mal. Je perdais des clients, mes collaborateurs démissionnaient les uns après les autres, parfois plusieurs en même temps. Je finis par tomber dans le collimateur de nos instances professionnelles et disciplinaires. Très vite, je dus me rendre à l’évidence : mon étude ne valait plus un clou. C’était la faillite dans mon métier de cœur, moi qui avais si bien réussi chez les autres… Pour renflouer mes caisses, je n’avais plus d’autre solution que de céder une partie de mon capital à toutes les SEL préalablement conquises.

J’ai alors compris que j’avais perdu ma liberté en tentant de prendre celle des autres.

Et je me suis réveillé…