« Dis-moi et j’oublierai, enseigne-moi et je me souviendrai, implique-moi, et j’apprendrai ! » Benjamin Franklin
C’est dans les tuyaux : les notaires auront bientôt l’obligation de valider 30 heures de formation par an (comme l’avait d’ailleurs proposé l’équipe 2010 de l’Assemblée de Liaison conduite par Jean-Marie Vauchelle, notaire à Fontainebleau). Le décret devrait sortir d’ici peu. Sur le terrain, nombreux sont ceux qui ont compris l’utilité de la formation continue. 83 % des notaires interrogés (contre 62 % en 2010) voient d’un bon œil le fait qu’on rende obligatoire les sessions de mise à niveau des connaissances des notaires et 92 % ont suivi une formation pendant l’année 2010-2011. Le droit de la famille (30 %) est le domaine de formation le plus prisé. L’immobilier et le droit fiscal arrivent, ex æquo, en deuxième position, suivis par la gestion de l’office (13 %), le droit rural (9 %) et l’international (4 %). En règle générale, la grosse majorité de notre panel (73 %) estime qu’il faudrait suivre au moins 3 formations dans l’année tandis que 27 % misent sur deux formations par an.
À noter : la formation continue des avocats est obligatoire. Elle consiste à suivre des séminaires, conférences ou colloques pour une durée de 20 heures par an. L’avocat peut répartir ses 40 heures de formations obligatoires sur 2 ans. De même, les experts comptables doivent consacrer au moins 40 heures par an à la formation, le calcul se faisant sur une base de 120 heures sur une durée de 3 ans.
Faut-il sanctionner ceux qui ne se forment pas régulièrement ? OUI : 58 %
La question est sensible, d’où des avis plus mitigés. La majorité (58 %) y est favorable. En Loire-Atlantique, un notaire suggère de « taper là où ça fait mal » et de facturer, systématiquement, aux confrères indisciplinés, le coût d’une formation, « ce qui pourrait les inciter à se former ». Son confrère suggère de leur faire payer une amende qui « pourrait ensuite être reversée aux organismes de formation du notariat ! ». Ici, on espère que, suite à la sortie du nouveau décret, l’obligation de formation sera vérifiée lors des inspections annuelles. En règle générale, notre panel préfère la sanction financière à la sanction disciplinaire, avec parfois, en guise de punition, une augmentation des cotisations pour les mauvais élèves.
Enfin, 42 % s’opposent aux sanctions, même si certains déplorent le peu de zèle de certains de leurs confrères. « Il faut continuer à croire que nous sommes responsables » justifie un notaire de Montpellier.
La participation aux universités locales du notariat devrait-elle être obligatoire ? OUI : 58 %
Là encore, des réponses mitigées. 42 % s’y opposent : « il faut laisser la liberté de choix aux notaires », « se former doit relever d’une démarche volontaire »… En revanche, 58 % aimeraient rendre obligatoires les universités locales (« sauf circonstance exceptionnelle ne permettant pas d’être présent » précise-t-on). Les trois quarts d’entre eux aimeraient que notaires et collaborateurs participent à ces universités, quitte à fermer les études pendant une journée (c’est déjà le cas dans certains départements). Pour beaucoup, ces journées permettent un « échange bénéfique » et assurent « la cohésion du notariat ». Cette formation commune est « un bon moyen d’exercer un service de qualité ».
Les programmes de formation sont-ils adaptés aux besoins des notaires ? OUI : 77 %
Les programmes de formation semblent donner satisfaction. 77 % les jugent adaptés (contre 70 % en 2010). Quelques petits « bémols » se font toutefois entendre. « Cela dépend des formations » nuance-t-on ici. Dans le Rhône, on nous dit qu’il faudrait « plus de cas pratiques ». Même leitmotiv en Loire-Atlantique où l’on nous confie que « les formations sont parfois beaucoup trop théoriques ». Son confrère déplore le manque de pédagogie de certains formateurs. Plus grave, il constate que, souvent, « la pratique exposée ne correspond pas au quotidien du notaire ».