En septembre dernier (N2000 n°459, page 24), Guillaume Cauët, notaire stagiaire, traitait de la rémunération et des perspectives d’évolution des jeunes dans le notariat. Cet article a suscité bon nombre de réactions. Nous publions l’une d’elles, rédigée par deux jeunes notaires stagiaires qui ont préféré garder l’anonymat.
« Cher Guillaume, Nous sommes deux « apprentis » notaires qui apprécions ta courageuse initiative. En effet, ton article expliquant les problèmes de formation et de rémunération rencontrés par les notaires-stagiaires nous semble utile pour l’avenir de la profession. Peut-être a-t-il permis, nous l’espérons, à certains notaires de prendre conscience de la chance qu’ils ont de pouvoir employer ce genre de collaborateur rapidement productif et trop souvent peu rémunéré ? Il est tout à fait compréhensible que cette faible rémunération soit la contrepartie d’une formation complète à la profession de notaire. Et, en ce qui nous concerne, nous avons la chance d’avoir un notaire qui s’y emploie et qui sait se rendre disponible pour assurer cette formation. Mais, comme tu le soulignes très justement, nombreux sont ceux qui ne bénéficient pas d’une telle formation de notaire, qui sont considérés comme des clercs et qui, au terme de leurs deux ans de stage, sont de bons rédacteurs d’actes mais n’ont pas appris à gérer une étude, à dévenir un chef d’entreprise (gestion du personnel, du matériel, réception de la clientèle…) Il nous semblerait utile de redéfinir notre statut et nos tâches, car le fait est que les employés du notariat vieillissent. Il faudra leur trouver des remplaçants qualifiés. Or, les écoles de notariat ne sont pas présentes dans tous les départements. Il reste les notaires-stagiaires qui n’aspirent pas forcément à être clerc mais notaire ! Certains parviendront à être titulaires d’un Office ; d’autres pas. L’absence de rémunération et de perspective d’évolution les conduira certainement à se tourner vers d’autres professions… »