Récemment diplômée notaire, Marianne en connaît un rayon au niveau formation : cours, prise de notes, exercices, révisions, examens n’ont pas de secrets pour elle ! Elle nous propose ci-dessous une série de mesures pour « booster » la formation initiale…
De manière générale, il est absolument indispensable de réserver une large place à l’enseignement pratique. Si les cours magistraux des professeurs d’université constituent un socle théorique essentiel et posent les grands principes, il est nécessaire qu’ils soient complétés par des travaux dirigés, où des praticiens viendraient faire découvrir aux étudiants ce qui se passe réellement sur le terrain. Cela permettrait de fixer les connaissances, de « démystifier » lois et jurisprudence, et de pouvoir élaborer ensuite le montage d’un dossier, en faisant toujours le lien entre théorie et pratique. Ainsi, certaines formations professionnalisées, comme l’IUP métiers du notariat de la Faculté de Droit de Poitiers, concilient cours magistraux par des professeurs et séances de travail (cas pratiques essentiellement) avec différents « corps de métiers ». Ce sont des notaires le plus souvent, mais il peut s’agir aussi d’avocats, de géomètres, d’inspecteurs des impôts, de mandataires liquidateurs ou encore d’experts-comptables… Le maître de stage a également un rôle primordial : il explique le bien-fondé de requérir telle pièce, de prévoir telle clause, de s’entourer de telle précaution (déclarations, certificats…), il répond aux questions, aide à rédiger. De plus, il discute avec le jeune « apprenti » de ses goûts pour certaines matières ou domaines du droit, de ses perspectives d’avenir : quoi de plus responsabilisant et motivant ?
Diplômes à points ?
Enfin, à l’instar de certaines professions comme les dentistes, il faudrait instaurer un système d’unités et de points, variable selon les actes, et qu’il faudrait comptabiliser pour obtenir son diplôme. Ainsi, les unités seraient le droit de la famille, le droit commercial, le droit immobilier, le droit des sociétés… Et les points seraient attribués en fonction de la difficulté de l’acte (2 points pour une vente classique, 4 points pour une vente avec prêt, 1 point pour un contrat de mariage, 5 points pour une donation-partage…). Avant de soutenir son mémoire, il faudrait prouver avoir « traité » au moins une fois chaque acte (notamment dans des domaines hors monopole), et cumulé un certain nombre de points : le « minimum syndical » s’évaluerait qualitativement et quantitativement. Cela obligerait à former des notaires plus polyvalents, qui ont un peu « touché à tout » avant de penser à une éventuelle spécialisation.