Formation… Quelle est la première idée qui vous traverse l’esprit lorsque vous entendez ce mot ? Personnellement, il m’évoque inévitablement les moules en bois qu’utilisaient mes ancêtres pour transformer une motte de beurre en plaques calibrées, joliment surmontées d’une fleur ou d’une vache en relief…

 

J’ai une profonde méfiance de la formation. Elle me semble généralement plus proche des notions de dressage, de formatage que de celles, primordiales à mes yeux, de compréhension globale, d’optimisation technique et même, n’ayons pas peur de le dire, d’intelligence ! De même, la juxtaposition des mots « formation » et « obligatoire » me semble relever plus d’une forme de sectarisme des tenants du savoir que de la volonté de partage et d’amélioration des chantres de la connaissance. Il faut, selon certains, « être formé ». L’autodidacte ne serait donc qu’une légende ?

 

Les vertus de l’éducation

À la formation, je préfère de très loin l’éducation (tout comme je préfère la connaissance au savoir). Cela suppose d’accéder aux meilleurs sources d’information et aux personnes les mieux à même de m’apporter, par leur enthousiasme et leur volonté de partager, de nouvelles idées, de nouvelles pratiques, de nouvelles techniques qui m’inciteront à remettre en cause mes propres habitudes pour me faire grimper d’un degré dans l’échelle de la compétence. D’autres éprouvent, au contraire, le besoin d’afficher le « merveilleux papier » qui leur a été délivré, en témoignage de leurs « faits d’armes » de jeunesse. Ils ont atteint un sommet, ils en sont très fiers et considèrent, en conséquence, que seuls les détenteurs du même parchemin ont une véritable valeur. Ils passeront leur vie entière à mendier des honneurs et des médailles en chocolat. Ce sont les mêmes, en général, qui, à l’entrée de cours peu fréquentés, vocifèrent contre ceux qui « ne viennent jamais aux formations ». Quelques dizaines de minutes plus tard, si le formateur n’absorbe pas totalement votre attention, vous pourrez les admirer en pleine séance d’hypnopédie et entendre, amusé, la douce musique de leurs ronflements…

 

En un clic de souris

Une formation ne peut être obligatoire sans risque… Si celui qui doit être présent pour un quota d’heures n’a pas la motivation nécessaire, il n’y fera que de la figuration, à moins que l’intervenant n’ait une personnalité exceptionnelle qui suffise à susciter l’envie de l’écouter ! Plutôt que d’imposer la présence à des stages, en ignorant – comme toujours – les particularités des uns et des autres, on pourrait imaginer une autre forme d’éducation, plus souple, plus agréable, plus écologique également (même si certains vont calculer l’incidence carbone du moindre clic de souris). L’information est aujourd’hui plus que jamais accessible à tous (sauf, bien sûr, sur notre toujours aussi inutile intranet). Elle pourrait l’être plus encore…Votre futur médecin suit aujourd’hui des cours en vidéo. Pourquoi faut-il encore que le notaire souhaitant se former (ou former son personnel) quitte l’étude de longues journées ? Ne pourrait-on pas éviter de déplacer des dizaines de personnes ? Ne pourrait-on pas trouver le moyen de permettre à tous de suivre les cours de ceux qui sont reconnus comme les meilleurs enseignants ?

 

Élucubrations ?

J’en entends déjà qui soupirent… Mais rassurez-vous ! Ce ne sont que les élucubrations d’un titulaire de TPO rural, formé dans une université de province puis un centre de formation professionnelle notariale, qui a beaucoup de mal à se libérer pour assister, à des centaines de kilomètres, à des formations dont il ressort la plupart du temps avec l’impression d’avoir perdu son temps… Il convient en conséquence de n’en tenir aucun compte. Je ne voudrais pas vous priver de la joie de vous faire imprimer une Marianne en relief sur le front ;-)