Un lecteur de Notariat 2000 nous interpelle suite au récent message envoyé par l’administrateur de REAL à propos de la lenteur de nos « autoroutes de l’information » (cf. courrier des lecteurs p. 24). Serions-nous, sans le savoir, embarqués dans une galère royale, et à bord de la plus célèbre et la plus belle : « REALE »(*).
Nous avons aussi notre propre « REAL », présenté comme le summum et la seule solution. Mais depuis que nous empruntons ce navire, nous ne cessons de ramer, souvent soumis au calme plat, dans l’attente d’une bienveillante bande passante. Pourtant, nous n’avons pas lésiné sur les décors, ni sur le budget : 8 000 rameurs à 950 € de droit de souscription (soit un total de 7 600 000 €), sans parler du coût d’entretien (mais un roi a sa cour à entretenir). La « galère », même royale, n’est sans doute pas ce qu’il y a de plus performant ! D’ailleurs, dans un mail daté du 11 septembre 2006, il nous a officiellement été demandé « d’alléger le navire » et l’emprunter le moins possible. Une réflexion plus approfondie serait sans doute la bienvenue, mais peut-être aurait-il été préférable de s’y livrer avant ?
Question de choix
Pouvait-on faire autrement ?
• Internet : nous sommes passés sans transition du fax à internet. C’était la « solution miracle » à tous les problèmes : pas de perte de fichier ou de confidentialité, rapidité, pas de virus. Nous aurait-on menti et était-ce la seule solution ? Un fichier transitant par internet peut se livrer à un jeu de piste à travers le monde avant d’arriver, par des chemins toujours différents. Rien ne garantit qu’il ne sera pas intercepté, que son destinataire le recevra, ni qu’il l’ouvrira. Or, les transferts de fichiers par simple ligne téléphonique couplée à un ordinateur, via un modem basique, existent depuis longtemps ; ils ne nécessitent pas de matériel hyper puissant, ni de logiciels à prix fort, soumis à des mises à jour constantes. Enfin, ils ne sont pas soumis aux virus et autres parasites qui fréquentent assidûment nos réseaux et dont notre intranet n’est pas exempt.
• Bande passante : pas besoin d’être devin pour, au vu du nombre de notaires et de clercs, estimer les besoins en “bande passante”. Mais, a priori, il n’a pas été prévu qu’elle pouvait être dévorée par les mises à jour d’anti-virus, ni que notre personnel puisse utiliser internet pour naviguer sur des sites de voyage ou de rencontres. Si tel est le problème, il ne doit pas être très compliqué de verrouiller le navigateur. De plus, si notre intranet est aussi sécurisé qu’on veut bien nous le dire, pourquoi tant de mises à jour de sécurité, tous les parasites étant censés être déjà filtrés et éliminés ? Au niveau des explications, rien ne nous est caché, dans le mail du 11 septembre, sur la phase d’analyse du dysfonctionnement, la mise à niveau des firewalls, proxys et anti-virus ou encore le délai de mise à jour de 10 semaines. En revanche, pas un mot sur les anti-spams et anti-cookies ! Les solutions proposées sont le blocage de certains sites non professionnels (lesquels ?) et la séparation de nos autoroutes (pour les transformer en 2X2 voies ?). Quant aux « pré-requis », pour une fois, ce n’est pas eux qui sont mis en avant comme la cause de nos problèmes : tout le monde rame, y compris ceux équipés de matériel performant !
• Notaires.fr : il nous a été présenté comme le seul fournisseur d’accès et offrant toute sécurité. Là aussi, il est permis de douter. Rien n’interdit de s’abonner chez wanadoo, aol ou autre. Pour 25 € ht, vous aurez un excellent débit, souvent supérieur à notaires.fr, et à ce prix, vous aurez même accès à SPDC !
(*) galère de commandement destinée à Louis XIV, au luxe du roi soleil.