L’Internet a 30 ans et, en moins de 10 ans, il a réussi à s’imposer comme média de masse. Les nouvelles technologies ont envahi nos vies personnelles et professionnelles, à tel point qu’elles sont devenues « incontournables ». Imaginons, un instant, comment nous pourrions subsister sans elles…

 

A l’étude, il n’est plus pensable de commencer la journée sans consulter ses mails et pire, de ne pas y répondre dans l’heure. Catastrophique la panne de réseau qui bloque tous les ordis de la boîte pour une durée indéterminée ; dramatique, le fait de partir en rendez-vous extérieur sans son téléphone portable… Et malheur à celui qui n’aura pas installé, à temps, Trusty Pack V2 (1) sur ses postes ! À la date couperet de février, il ne pourra plus, entre autres, télé@cter, ni faire ses virements CDC-net. La poisse ! Avec, en prime, une mention assassine dans le prochain rapport d’inspection…

 

Je clique, donc, je suis !

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Mis à part quelques avant-gardistes, peu d’entre nous peuvent se gargariser de « faire le mur » sur facebook ou d’accéder, voire modifier, leurs actes en gestation, avec Ballade 2 (2), pendant un trek sur le GR 20. Toutefois, cliquer est devenu une seconde nature. Ainsi, rédiger une vente est devenu « enfantin, mon cher Watson ! ». Il est aujourd’hui possible de boucler la tâche avec un minimum de compétence et un maximum de sécurité quant au contenu. Les erreurs sont en effet tellement énormes qu’elles se détectent au premier coup d’œil, au pire, lors de la signature ! Difficile de se passer de services aussi sympas qui seront encore plus géniaux demain ! Bientôt, l’enregistrement des communications téléphoniques et des consultations in situ sera systématique « dans le souci d’améliorer la qualité de notre service ». Il suffira de presser le citron de la CNIL (qui, après tout, en a vu d’autres). Big Blue, la multinationale américaine de l’informatique, prévoit à 5 ans, que l’identification biométrique passera par le scan de la rétine et la reconnaissance vocale. Ainsi, à terme, nous pourrons « faire sauter » le poste de la réception et remplacer nos standardistes par une voix d’aéroport qui annoncera les nom et prénoms du client franchissant l’entrée de l’étude ! Mieux : Big Blue prédit que les ordinateurs seront capables de lire la pensée ! Grâce à eux, c’en sera bientôt fini des consultations interminables et des questionnements laborieux. Nous pourrons passer, directement, à la phase de production des actes. Non sans avoir télétransmis, préalablement, au client, la fiche conseil personnalisé, extraite de Publi.not +.

 

Bientôt le cybernotaire ?

Un monde nouveau sonne à notre porte. Allons-nous enfin assister à l’avènement du cybernotaire, épanoui et sans papier, hébergé « télématiquement » par Venelles ? Ce n’est pas sûr. Car, à côté de ces visions technologiques, il y a l’équipe et l’accueil de la relève… Rien n’apparaîtra possible sans l’intégration de ces « digital natives », comprenez les natifs de l’ère numérique, nés avec une souris à la main. Comment accueillir ce cortège de jeunes collaborateurs, mal à l’aise avec les relations hiérarchisées du monde de l’entreprise ? Que peut faire l’étude pour rester au top de ses performances et relever le défi de cette intégration inédite ? L’étude doit s’adapter. Mieux, elle doit préparer, d’ores et déjà, sa métamorphose. Le principal clerc, élément fédérateur précieux, est parti à la retraite. Le notaire est occupé… et la nature a horreur du vide. Les collaborateurs revendiquent, majoritairement, le sentiment d’une communauté de destin partagée avec leur employeur. Ils veulent plus d’information, plus de formation et de reconnaissance. Avant que la frénésie des clics n’entraîne une grosse claque, il faut remettre, au menu des objectifs, l’humain au cœur de l’étude, en dopant la motivation, l’esprit d’équipe et la convivialité.

 

1. Cf. « Le Cahier pratique » de NVP n°290, nov-déc 2011 2. Service créé et proposé par Real.not