Lorsqu’une ressource est abondante, il faut savoir en profiter, tout particulièrement en ces temps de crise. Or, il a été porté à ma connaissance une surproduction préoccupante : selon des sources bien informées, nous aurions produit des avocats en excès, au point qu’une commission gouvernementale aurait été mise en place pour lutter contre le d(és)arroi(s) des professionnels…

 

Soyons tous solidaires, nous ne pouvons ainsi laisser s’installer un nouveau désastre économique. Il y a trop d’avocats ? Qu’à cela ne tienne… Même marron, l’avocat peut être utile, quoiqu’il soit préférable de l’acheter vert (la variété brun noir porte en effet le doux nom de « Hass », c’est-à-dire « haine » allez savoir pourquoi)…

 

Bien choisir son avocat

Que faire de cet excédent de production ?! Sachez d’abord que l’avocat est un fruit (même s’il se prend parfois pour une grosse légume), plus précisément une baie à un seul pépin, (un seul certes, mais alors un gros…). Il n’y a donc, contrairement à ce qu’on entend parfois, aucun noyau dur chez les avocats ! Issu de « ahuacatl », mot de la langue Nahuatl, dont je m’abstiendrai -par pudeur- de vous donner la traduction, l’avocat n’est pas une poire, quoique sa forme puisse le laisser penser. En Europe, où il s’est installé voici deux siècles environ, il était considéré, il y a peu encore, comme un produit de luxe, mais en Amérique où il est répandu depuis très longtemps, on le surnomme parfois le beurre du pauvre (est-ce à dire qu’il fait son beurre sur les pauvres ?) Souvent pointé du doigt en raison de sa richesse en graisse, l’avocat est pourtant favorable au système cardiovasculaire et favorise la circulation du sang dans l’organisme (du reste ne parle-t-on pas -sans cause- d’avocat sanguin ?). Il est aussi, à ce qu’on dit, une source importante de… minéraux (hum !). Plus récemment, ce fruit a même fait une entrée remarquée dans la fabrication de produits cosmétiques, notamment par un effet régénérateur sur le cuir chevelu. C’est bien connu, lorsque l’avocat paraît, on peut commencer sérieusement à se faire des cheveux ! Les nutritionnistes vous conseillent : la couleur de la peau n’est aucunement une indication de maturité, il faut donc palper la texture de la chair (gare au harcèlement). À moins d’une consommation immédiate, il faut le choisir encore ferme, et surtout sans tache.

 

Comment l’accommoder ?

Le web s’avère une ressource infinie de trucs, astuces et recettes que vous pourrez notamment découvrir sur http://www.linter-naute.com/femmes/cuisine/recherche/avocat/index.shtml Au travers de ces 147 recettes (et vous en localiserez de nombreuses autres en utilisant votre moteur de recherche favori), vous pourrez constater que l’avocat se prête quasiment à toutes les pratiques culinaires. Vous pourrez le consommer aussi bien froid que chaud, aussi bien salé que sucré, et les méthodes de préparation les plus variées pourront lui être appliquées : vous pourrez trancher l’avocat, le couper en petits morceaux, l’émincer, l’écraser en purée, ou le battre. Vous pourrez tout aussi bien en faire un lait frappé, de la crème glacée ou un sorbet. En raison de sa forte teneur en tannins, il s’oxyde en présence de l’air et sa chair devient noire. Pour la même raison, l’avocat n’apprécie pas non plus la cuisson. Il devient facilement amer et insupportable. Le jus d’un citron pourra tempérer son humeur noire, quant à la cuisson, il est préférable de l’ajouter à la toute dernière minute seulement. Et surtout, permettez-moi d’insister sur un détail qui a son importance : quoi que vous puissiez envisager concernant la préparation de l’avocat, rappelez-vous qu’il est absolument exclu de le faire revenir !!!

 

Il ne tient qu’à nous de régler définitivement ce problème de surproduction d’avocats ! Hauts les cœurs, et bon appétit. Le nouveau cri de guerre du notariat solidaire sera, à compter de ce jour : GUACAMOLE !