J’ai fait un rêve…

 

Je lorgnais avec gourmandise le gâteau immobilier notarial, bien que certains notaires fréquentés dans les dîners mondains m’aient expliqué le rétrécissement rapide de ce gâteau en période de crise. J’étais subjugué par la manne financière que représentaient les prêts hypothécaires alors que les mêmes notaires me faisaient remarquer le grand nombre de prêts garantis par une société de caution. Je bavais à la pensée de l’enrichissement que me procureraient les règlements de succession. Cependant, mes relations notaires m’expliquaient qu’ils ne réglaient plus les « petites successions » car cela ne « valait pas le coup » et qu’ils ne connaissaient que rarement les « grosses successions ».

Je balayais d’un revers de manche les objections présentées par ces notaires concernant les contraintes de leur métier :

• obligation de recevoir les actes non rentables ;

• charges de personnel importantes ;

• cotisations professionnelles lourdes ;

• responsabilité professionnelle illimitée et coût exorbitant des assurances ;

• nécessité d’une caisse de garantie. Je me disais que je saurais être plus malin que ces notaires englués dans des servitudes fleurant le XIXe siècle.

Cependant, une observation me fit réfléchir : si je devenais notaire, je serais obligé de dénoncer au procureur et à Tracfin mes clients que je soupçonnerais de manier de l’argent sale. Je décidais donc, car c’était moins risqué, de devenir plombier polonais.

 

Et puis je me suis réveillé.