
La formation dispensée aux futurs notaires
Pour 59 % la formation des futurs notaires n’est pas satisfaisante, bien que l’enseignement dispensé soit globalement de bon niveau. Elle est jugée « trop courte », « trop théorique » et surtout « incomplète ». C’est essentiellement dans le domaine du management (44 %) que le bât blesse. Des efforts doivent également être faits en déontologie (25 %) et en économie (23 %). Le manque de formation comptable et de gestion d’entreprise est cité à plusieurs reprises. « La préparation juridique est bonne, mais les futurs notaires ne sont pas assez préparés à l’installation » écrit Daniel Vigneron (Calvados). « J’ai créé mon étude et le manque de formation réelle en comptabilité notariale et management s’est vraiment fait sentir » témoigne Marie Oudot (Doubs). La suppression du mémoire est jugée souhaitable par quelques-uns. Quant au stage d’installation, il est trop tardif. « Il faut intégrer les jeunes notaires plus tôt, au début des études, et non à la fin du cursus » explique un lecteur de Saône-et-Loire. En revanche, pour Bruno Messié, notaire à Saint-Paul-Trois Châteaux, il faudrait que le jeune fasse, après l’obtention de son diplôme, un stage obligatoire de 2 ou 3 ans ou qu’il soit notaire salarié pendant ce même laps de temps…
La formation continue
La quasi-totalité des notaires interrogés (96 %) ont effectué une formation au cours des 3 dernières années. 34 % ont suivi une session à l’INAFON, 30 % au CRIDON et 24 % ont participé à l’Université du notariat. Toutefois, pour notre panel, c’est en moyenne 3 formations par an qu’il faudrait suivre (certains plébiscitent jusqu’à 10 journées de formation par an !), le principe des demi-journées étant souvent mis en avant. « Nous sommes des juristes dans une société où il y a inflation de textes ; les confrères qui ne se forment pas sont des dangers pour notre profession » nous dit Christine Sourdille (Orne). De son côté, Me Broudeur (Finistère) vante les mérites de « l’autoformation par internet » et rêve, comme c’est déjà le cas aux Etats-Unis, de « vidéo-conférences ». « Cela limiterait les absences de l’étude et les frais de transport ». Quant à Jacques Dalibon, notaire à Montigny-sur-Loing (Seine-et-Marne), il préconise la mise en place de sanctions financières pour pénaliser les notaires qui escamotent la formation continue. Un avis partagé d’ailleurs par bon nombre de ses confrères. Enfin, seulement 46 % de notre panel estiment que les programmes de formation continue, mis à la disposition de la profession, répondent aux besoins des notaires. Il faudrait des sessions « plus ciblées » et « moins longues » nous dit un lecteur corrézien. En dehors des activités traditionnelles, l’offre se raréfie, regrette un lecteur d’Indre-et-Loire. Pour les collaborateurs, le baromètre de satisfaction est un peu plus haut puisque 54 % des notaires jugent les formations adaptées (qu’en pensent les collaborateurs ?). Mais, là aussi, certains aimeraient que des formations « à la portée de tous et en liaison directe avec la pratique » soient mises en place, y compris à l’Université du notariat.
Dans quels domaines les notaires devraient-ils suivre des formations ?
Fiscalité 24,5 % Juridique 24 % Management 17 % Informatique et NTIC 13 % Gestion des ressources humaines 12 % Langues étrangères 7 %