Notre panonceau, notre si cher panonceau… Et sa Marianne… Marianne ?! Pas du tout, regardez mieux… Si elle se levait, saisissait un flambeau et levait haut le bras pour éclairer le monde, vous reconnaîtriez aussitôt « La Liberté » ! Eh oui, chers confrères, notre symbole suprême n’est pas, contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire, une « simple » Marianne. Ne serait-il pas temps de lui rendre grâce ?

La liberté et le notaire, voilà un sujet que malgré une décennie d’insistance, je n’ai pas réussi à faire accepter comme thème d’un congrès du Syndicat national des notaires. Et pourtant, il y a tant à dire… On pourrait traiter, ce qui fut ébauché au crayon HB par le Mouvement Jeune Notariat (1), du notaire défenseur des libertés. On pourrait évoquer notre rôle bien antérieur à la création de la CNIL, et aujourd’hui piétiné, de garant des secrets de nos concitoyens. On pourrait aussi évoquer les questions relatives à la liberté dans le notariat…
Car enfin, à entendre nos détracteurs, nous ne serions pas libres.
Nous serions même un frein pour la liberté de nos contemporains…
Ah, bien sûr, il y a le problème de la « liberté d’installation » qui conduit d’innombrables déçus à alimenter les forums de leurs aigreurs et, même parfois, pour subsister, à enseigner le droit public ! En raison de notre tarif, il y a le problème de la « libre concurrence » que nous rendons impossible au point de faire s’effondrer l’économie européenne, voire mondiale ! Et puis tant d’autres libertés dont nous sommes privés !

Le prix de la liberté

Revendiquer la liberté est tout à fait normal. C’est même salutaire, car comme le disait le poète polonais Stanislaw Jerzy Lec, « Le prix qu’il faut payer pour la liberté diminue à mesure qu’augmente la demande ».
C’est pourquoi nous autres, rédacteurs et lecteurs de Notariat 2000, plaidons depuis des années pour un aspect crucial de la liberté : la liberté de TOUT dire.
Elle semblait insupportable à nos instances supérieures, qui oubliaient qu’elle était naturellement compensée par la liberté d’objection. Et puis, une forme de miracle s’est accomplie !
Ce fut, d’abord, et nous l’avions relaté dans nos pages, une évocation ironique de notre revue par le Président Tarrade, lors de l’Assemblée de Liaison. Jusque-là, on ne parlait pas de Notariat 2000, ou uniquement en mal ! En reprenant nos méthodes, le Président du CSN nous donnait l’espoir, car le sens de l’ironie est une forte garantie de liberté. Puis d’autres signes vinrent compléter l’impression…
Et voici quelques semaines une immense surprise : le CSN a réouvert sur le Portail Intranet un discret espace d’échange. La boîte de dialogue, supprimée en juin 2001, n’est certes pas encore de retour, mais cette « boîte à idées » constitue une réelle avancée vers la démocratisation de notre profession.

Rendez-vous sur le Portail !
Voilà que nous avons, à nouveau, l’occasion de nous exprimer… Je n’aurai qu’un mot : PARTICIPEZ ! Car je vous l’avoue, j’ai bien peur que cette liberté toute nouvelle ne soit gâchée par votre hésitation ! La liberté augmente la responsabilité, elle est incompatible avec la faiblesse et suppose même un certain courage. Que redoutez-vous donc ?
• De passer pour un imbécile en faisant une réflexion de travers ? Nous sommes entre nous, que diable ! C’est même le grand intérêt d’ouvrir le débat dans un intranet.
• De vous créer « des ennemis » ou « des ennuis » ? Je puis vous assurer (et Dieu sait que j’ai abusé) que vous pouvez vous exprimer librement, sans craindre autre chose que de perdre votre temps en parlant dans le désert !
Allez ! Ne me dites pas que ce sujet « TARIF » vous laisse indifférent, quand même ?!
Et si vous voulez faire vos armes et confronter vos idées avant de les émettre dans le sacrosaint R.E.AL., ou si vous avez d’autres idées qui ne correspondent pas au débat ouvert sur le portail, rejoignez-nous sur le Forum Alternative(s) Notaire(s) www.fan.notairz.fr ! Ce que vous y direz ne sera jamais retenu contre vous… Peut-être par nous, car nous l’espérons, votre parole libre alimentera bientôt nos actions !
On dit qu’ « Au commencement était la parole ». Commençons !

1. 41e Congrès MJN, octobre 2010 à Berlin, « Le respect de la vie privée ».