Frédéric Boscher, notaire à Grenoble, nous livre son point de vue suite à la lecture du « Dialogue avec moi-même » de Jean-Paul Gayot sur la confraternité (N2000 n°475, page 22).

 

« Je réagis à chaud en recevant Notariat 2000. Le coup du système 80/20 et de l’attribution de la minute au notaire du vendeur, c’est pour rire ou quoi ? (…) Quelle image pour les jeunes acquéreurs ! Une véritable régression dans l’approche client ! (…) L’héritage prévalant sur le mérite ! Nos clients nous choisissent volontairement, et nous apportons une réelle plus-value en termes de conseils ou d’explications adaptées. Pour info, mon associé et moi avons racheté une étude et l’avons redressée avec moins de 5 % d’anciens clients. Nous avons choisi d’avoir une approche moderne centrée autour des attentes du client. Ce n’est pas toujours facile, mais je suis persuadé que c’est une évolution inéluctable. La plupart de nos clients nous perçoivent plus comme des conseils que comme des notaires (ça c’est le côté inquiétant pour la profession…). Je proposerai plutôt l’attribution, dans tous les cas, de la minute au notaire de l’acquéreur qui fera tout de A à Z, sans aucun pourcentage au notaire du vendeur (cela amènera le client désireux d’être assisté de se munir à ses frais de son conseil, ce qu’il fera à mon avis très facilement). Dernière chose : avec mon associé, nous gagnons aujourd’hui très bien notre vie, mais nous avons évité la faillite annoncée (par nos instances !) à l’époque des affaires de nos prédécesseurs, en serrant les dents et les trains de vie (…). J’assume donc cette “aisance” actuelle, mais avec pragmatisme, conscient que l’avenir peut s’avérer moins rose… Suis-je donc un opportuniste ou un affairiste ? C’était mon coup de gueule, sans rancune quelconque, et en toute sincérité !!

 

Bravo à l’équipe pour ses propositions dérangeantes ! »